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Egypte: 183 condamnations à mort confirmées, dont celle du chef des Frères musulmans

dépêche de presse du 21 juin 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Egypte
Minya (Egypte) - Le tribunal de Minya dans le centre de l'Egypte a confirmé samedi les condamnations à mort de 183 partisans présumés du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée, dont le chef des Frères musulmans Mohamed Badie.

Au total dans cette affaire, 683 personnes avaient été condamnées à la peine capitale fin avril par le même juge pour avoir participé à des manifestations violentes à Minya, le 14 août, le jour même où quelque 700 manifestants pro-Morsi tombaient sous les balles des policiers et soldats au Caire. Quatre, dont deux femmes, ont vu leur peine commuée en prison à perpétuité et 496 ont été acquittées, a indiqué à l'AFP le procureur général Abdel Rahim Abdel Malek.

La plupart des 183 condamnés à mort ont été jugés par contumace lors de ce verdict final prononcé en moins d'un quart d'heure, les avocats de la défense dénonçant une nouvelle fois des atteintes à leurs droits.

Devant le tribunal gardés par des blindés de la police et des hommes des forces de l'ordre armés et masqués, les familles des accusés étaient sous le choc, attendant dans l'angoisse de savoir si leurs proches avaient été acquittés, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Ce juge, Saïd Youssef Sabry, connu pour sa sévérité, avait provoqué fin avril un tollé international: en quelques minutes à peine, il avait prononcé 683 peines de mort. Il avait également confirmé 37 peines capitales et commué 492 autres en condamnations à perpétuité dans un autre procès.

L'ONU avait alors dénoncé les plus grands procès de masse de l'Histoire récente de l'Humanité.

Geoffrey Mock, spécialiste de l'Egypte au sein d'Amnesty International a estimé que le bilan du gouvernement post-Morsi, qui a promis la stabilité, est très pauvre en terme de droits de l'Homme, accusant M. Sissi de sembler répéter les abus déjà pratiqués sous le régime de Hosni Moubarak, le président renversé début 2011 par une révolte populaire.

Depuis l'éviction et l'arrestation du premier chef d'Etat élu démocratiquement du pays, l'islamiste Morsi le 3 juillet 2013, policiers et soldats mènent une implacable et sanglante répression de ses partisans.

Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont péri et quelque 15.000 personnes ont été arrêtées, tandis que sa confrérie des Frères musulmans a été déclarée terroriste et que ses leaders encourent quasiment tous la peine de mort dans de multiples procès, à l'instar de M. Morsi lui-même.

M. Badie a ainsi été condamné à mort jeudi dans un autre procès pour des violences survenues au Caire durant l'été 2013.

Ces nouvelles peines capitale surviennent près de deux semaines après qu'Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui avait destitué M. Morsi, a prêté serment comme président. Il a été élu fin mai avec 96,9% des voix mais après avoir éliminé toute opposition de la scène politique, islamiste ou laïque et libérale.
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