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Malgré des appels à la clémence, une femme a été pendue en Iran

dépêche de presse du 25 octobre 2014 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Reyhaneh Jabbari
Une Iranienne de 26 ans, Reyhaneh Jabbari, a été pendue samedi, a annoncé l'agence de presse iranienne Irna. Elle avait été condamnée à mort pour avoir tué un homme qu'elle accusait d'avoir voulu la violer.

Malgré les nombreux appels à la clémence lancés en sa faveur, la jeune femme a été exécutée à l'aube à la prison Evin de Téhéran. Elle avait été reconnue coupable d'avoir poignardé à mort en juillet 2007 à l'aide d'un couteau de cuisine un homme qu'elle accusait d'avoir voulu la violer alors qu'elle était adolescente au moment des faits.

La jeune femme avait plaidé la légitime défense au cours de son procès mais elle n'est pas parvenue à convaincre les juges, aux divers stades de la procédure judiciaire jusqu'à la Cour suprême. Les magistrats s'en sont tenus à une stricte application de la loi du talion.

Suivant la loi coranique (charia) en vigueur en Iran depuis la révolution islamique de 1979, un sursis de dix jours avait été accordé, le temps que la famille de la victime décide d'accorder ou non son pardon à l'accusée. Mais la presse officielle avait ensuite fait savoir que la famille de l'homme abattu ne s'était pas laissé convaincre d'approuver la clémence.

L'annonce de la prochaine mise à exécution de la sentence avait provoqué des condamnations et des appels à la clémence en provenance des Etats-Unis et de l'Union européenne. Le gouvernement du président Hassan Rohani, élu l'an dernier sur des promesses de libéralisation du régime, avait tenté de faire commuer la sentence.

Seule une grâce du chef religieux, l'ayatollah Ali Khamenei, aurait pu lui éviter la peine capitale mais le guide suprême de la Révolution iranienne n'a jamais fait mention de l'affaire.

Immédiatement après l'exécution, le parquet de Téhéran a publié un communiqué pour répondre à l'élan de sympathie suscité par le sort de la jeune femme. "Jabbari a avoué à plusieurs reprises avoir commis un acte prémédité, puis elle a tenté de détourner le cours de la justice en inventant cette accusation de viol", indique le texte.

"Il a été démontré avec certitude qu'elle avait acheté l'arme du crime, un couteau de cuisine, deux jours avant de commettre l'assassinat", ajoute le communiqué.
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