Plan du site

L'Egypte élargit la compétence des tribunaux militaires pour les affaires de terrorisme

dépêche de presse du 27 octobre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Egypte
Thème :
Le Caire - Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué lundi un décret autorisant les tribunaux militaires à juger les civils accusés d'attaques contre les infrastructures de l'Etat, après une série d'attentats meurtriers visant les forces de sécurité.

Vendredi, un kamikaze a lancé sa voiture bourrée d'explosifs sur un barrage militaire dans le nord de la péninsule du Sinaï, tuant 30 soldats dans l'attaque la plus meurtrière contre les forces de sécurité depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président a évincé l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

Au lendemain de l'attaque, M. Sissi avait alors promis une réponse implacable à la menace existentielle que représentent les jihadistes pour l'Egypte.

Le décret place les infrastructures de l'Etat, notamment les centrales et les pylônes électriques, le réseau routier et les ponts, sous la protection des militaires pour une durée de deux ans, permettant aux tribunaux militaires de juger toute personne accusée d'attaque contre les installations publiques.

Les crimes commis à l'encontre des institutions, des installations et des biens publics entrent sous la juridiction des tribunaux militaires, selon le décret qui élargit considérablement la juridiction de ces tribunaux déjà autorisés, selon la Constitution, à juger des civils en cas d'attaque sur les installations ou le personnel de l'armée.

Depuis la destitution de M. Morsi, l'Egypte est le théâtre d'attentats quasi-quotidiens visant les forces de sécurité. Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de M. Morsi.

Les autorités ont également adopté en novembre une loi controversée limitant le droit de manifester, alors que les rassemblements des islamistes dégénèrent régulièrement en affrontement avec la police.

Il y a une grande différence entre manifester et attaquer les installations publiques, a affirmé le porte-parole de la présidence, Alaa Youssef, affirmant que le décret visait à protéger les installations publiques des attaques terroristes.

La semaine dernière, un tribunal militaire a condamné à mort sept jihadistes pour des attaques meurtrières visant l'armée. D'autres jihadistes, accusés d'attentats contre la police, ont été eux jugés par des tribunaux ordinaires.

Après la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, des milliers de civils ont été jugés par des tribunaux militaires pour des chefs d'accusations divers, les défenseurs des droits de l'Homme dénonçant des verdicts expéditifs et sévères et réclamant la fin de ces procédures.

Dimanche, le responsable de la radio publique a annoncé qu'il allait lancer une campagne de sensibilisation visant à clarifier l'image de la justice militaire, a expliqué Ahmed Ibrahim à l'agence de presse officielle Mena.

Cette justice se distingue par sa rapidité dans la résolution des affaires, ce qui pourrait contribuer de manière importante à l'éradication du terrorisme, a-t-il assuré.
Partager…