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Pakistan: Asia Bibi demande la grâce présidentielle et remercie la maire de Paris

dépêche de presse du 20 novembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
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La chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à la peine de mort pour blasphème, a demandé jeudi la grâce présidentielle et remercié des responsables français, dont la maire de Paris, pour leur soutien dans cette affaire hyper-sensible au Pakistan.

Asia Bibi, mère de cinq enfants, avait été condamnée à mort pour blasphème en novembre 2010, un an après une querelle avec des femmes musulmanes de son village du Pendjab (centre) concernant le prophète Mahomet.

La querelle avait dégénéré lorsque ces femmes avaient refusé de boire de l'eau dans un verre qu'Asia Bibi venait d'utiliser, jugeant le liquide impur, "haram", car venant d'une chrétienne, prélude à un échange houleux sur les différences entre Jésus et Mahomet, un sujet délicat au Pakistan.

Le mois dernier, la Haute cour de Lahore avait rejeté l'appel d'Asia Bibi qui vit dans une prison pour femmes. "Nous avons la conviction qu'Asia ne sera épargnée de la pendaison que si le vénérable président (Mamnoon) Hussain la gracie", a écrit son mari Ashiq Masih, dans une lettre publiée jeudi par le quotidien britannique The Guardian.

"Personne ne devrait être tué pour avoir bu un verre d'eau", ajoute-t-il, en citant ensuite son épouse: "Ashiq m'a dit que la ville de Paris offrait d'accueillir notre famille. J'offre mes plus profonds remerciements à vous madame la maire, et à toutes ces bonnes personnes à Paris et ailleurs dans le monde".

La maire de Paris Anne Hidalgo (Parti socialiste, gauche) avait demandé la semaine dernière au président pakistanais Mamnoon Hussain de gracier Asia Bibi et s'était engagée à "recevoir de manière permanente" Asia Bibi et ses proches. Et le patron des sénateurs de l'UMP (droite) Bruno Retailleau a demandé mercredi au président François Hollande d'intervenir auprès du président pakistanais pour qu'il accorde sa grâce à Asia Bibi.

La loi sur le blasphème, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d'insulte au prophète Mahomet, est un sujet explosif au Pakistan, république islamique à majorité sunnite et très conservatrice.

Les personnes accusées de blasphème sont souvent emprisonnées sans preuve et pour une durée indéterminée, la justice rechignant à se saisir de leurs cas car plusieurs juges ou des avocats qui les avaient défendues ont été attaqués par des extrémistes ces dernières années.

Début novembre, un couple de chrétiens a même été lynché et brûlé au Pendjab par une foule enragée les accusant d'avoir profané le Coran.
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