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États-Unis: Deux condamnés à mort exécutés par injection létale

dépêche de presse du 10 décembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Missouri
Paul Goodwin
Deux exécutions ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi en Géorgie (sud-est) et au Missouri (centre), les deux dernières de l'année 2014 aux Etats-Unis, après l'ultime feu vert de la Cour suprême. Les avocats des deux condamnés à mort avaient plaidé jusqu'au dernier moment les troubles mentaux et l'irresponsabilité pénale pour leur épargner l'exécution. Leurs morts par injection létale étaient les dernières programmées cette année. Elles portent à 35 le bilan des exécutions en 2014 aux Etats-Unis, en léger déclin par rapport à 2013 selon le Centre d'information de la peine capitale (DPIC) qui en avait dénombré 39.

Le premier condamné, Robert Wayne Holsey, 49 ans, a été déclaré mort à 22H51 (03H51 GMT mercredi), a indiqué à l'AFP Susan Megahee, porte-parole des autorités pénitentiaires de Géorgie. Ce Noir américain a été exécuté pour le meurtre d'un policier blanc en 1995, sur fond de protestations raciales aux Etats-Unis après des bavures policières fatales pour des jeunes Noirs, restées pour l'instant impunies.

Le second, Paul Goodwin, 48 ans, a été déclaré décédé à 01H25 (07H25 GMT) à Bonne Terre, a indiqué Mike O'Connell, porte-parole des prisons du Missouri. Le gouverneur Jay Nixon avait refusé de commuer sa peine. Paul Goodwin avait été condamné pour le meurtre à coups de marteau d'une veuve de 63 ans en 1998, après avoir tenté de l'agresser sexuellement. Il s'agit de la 10e exécution au Missouri, qui devient, à égalité avec le Texas, l'Etat qui a le plus exécuté cette année.

En Géorgie, qui a procédé à sa 2e exécution de 2014, la défense du condamné avait sans succès insisté sur son retard intellectuel et son enfance difficile, durant laquelle il avait été sévèrement battu et humilié par sa mère.

Son avocat Brian Kammer insistait sur le fait que Robert Holsey avait été mal défendu à son procès, car il était représenté par un avocat blanc «alcoolique chronique», qui avait proféré des injures racistes à des voisins noirs et avait été incarcéré pour fraude. Cet avocat n'avait jamais plaidé les circonstances atténuantes pour tenter d'épargner la peine capitale à son client.

Ces dernières exécutions de 2014 interviennent le jour du lancement d'une nouvelle campagne pour l'abolition de la peine capitale, accusée d'être entachée de racisme. La campagne est menée par plusieurs organisations dont Amnesty International. «La pratique des exécutions sous parrainage du gouvernement n'a sa place dans aucun système judiciaire civilisé», a plaidé l'une des organisations participant à cette campagne, l'Association nationale des avocats pénalistes.

«Personne ne sait mieux que les avocats de la défense que le système judiciaire est faillible et qu'il perpétue les disparités raciales et ethniques», a déclaré son directeur Norman Reimer.
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