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Terrorisme: le Pakistan exécute deux condamnés à mort civils, une 1ère depuis 2008

dépêche de presse du 19 décembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Thème :
Lahore (Pakistan) - Le Pakistan a exécuté vendredi par pendaison deux condamnés à mort pour terrorisme, mettant fin à un moratoire en vigueur depuis 2008 sur les exécutions de peine capitale pour les civils, ont annoncé à l'AFP deux responsables de l'administration locale.

Islamabad avait annoncé la fin de ce moratoire pour les cas de terrorisme juste après l'attaque mardi d'une école de Peshawar (nord-ouest) par un commando rebelle taliban, un carnage qui a coûté la vie à 149 personnes dont 133 écoliers.

Deux condamnés à mort, Aqi alias le docteur Usman et Arshad Mehmood, ont été exécutés vendredi soir à la prison de Faisalabad (est), dans la province du Pendjab, a annoncé à l'AFP le ministre provincial de l'Intérieur, Shuja Khanzada.

Leurs exécutions ont été confirmées par un responsable local de l'administration pénitentiaire sous couvert de l'anonymat.

Le docteur Usman avait été condamné à mort après avoir été reconnu coupable d'avoir planifié et participé à la sanglante attaque menée en 2009 par un commando taliban contre le siège de l'armée à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad.

Arshad Mehmood avait lui écopé de la peine capitale pour avoir participé à une tentative d'assassinat en 2003 contre celui qui dirigeait alors le pays, le général Pervez Musharraf.

Selon M. Khanzada, six autres condamnés à mort seront pendus dans les prochains jours dans le Pendjab.

Dans une autre province, celle du Sind (sud), des responsables pénitentiaires ont annoncé que quatre autres exécutions de condamnés à mort étaient prévues prochainement, dont celles de deux membres du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe armée islamiste violent proche d'Al-Qaïda, deux le 23 décembre.

Selon des sources concordantes, le Pakistan, pays de 200 millions d'habitants, compte près de 8.000 condamnés à mort, la plupart ayant épuisé tous les recours. Parmi eux, plus de 500 l'ont été pour des affaires de terrorisme, selon le gouvernement, et sont donc potentiellement concernés par la fin du moratoire.

Amnesty international et la commission des droits de l'Homme de l'ONU avaient appelé ces dernières heures le Pakistan à ne pas lever son moratoire, en soulignant que les exécutions de peines capitales étaient inefficaces pour endiguer le terrorisme.
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