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Le Pakistan surseoit à l'exécution de Shafqat Hussain, condamné à mort à l'adolescence

dépêche de presse du 6 janvier 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Thèmes :
Les autorités pakistanaises, qui ont récemment levé leur moratoire sur la peine de mort, ont décidé mardi de surseoir à l'exécution de Shafqat Hussain, condamné à mort pour meurtre à l'adolescence et qui devait être pendu la semaine prochaine.

Plusieurs ONG et parlementaires avaient saisi le ministre de l'Intérieur Chaudhry Nisar du cas de ce jeune homme, devenu aux yeux de certains le symbole des "dérives" des tribunaux antiterroristes pakistanais.

Le Pakistan a levé son moratoire sur la peine capitale en vigueur depuis 2008 à la suite du massacre le 16 décembre par un commando taliban de 150 personnes, dont une majorité d'élèves, dans une école de Peshawar (nord-ouest).

Depuis, les autorités ont repris les exécutions de personnes condamnées par des tribunaux civils antiterroristes mis en place en 1997 pour accélérer les procédures judiciaires, parfois interminables dans ce pays très bureaucratique de près de 200 millions d'habitants.

Mais au fil des ans, des personnes sans lien avec des activités terroristes ont été jugées par ces tribunaux et risquent aujourd'hui d'être pendues, comme Shafqat Hussain.

En 2004, cet adolescent de 15 ans avait été condamné à la peine capitale pour le meurtre d'un enfant par un tribunal antiterroriste. En appel, la justice avait reconnu son jeune âge au moment des faits sans revenir sur sa condamnation à mort comme le demandait sa famille qui plaide son innocence.

Le jeune homme, écroué à Karachi (sud), devait être pendu le 14 janvier, mais le "ministre de l'Intérieur a sursis à son exécution et demandé une nouvelle enquête dans cette affaire", a déclaré à l'AFP un haut responsable au ministère.

"Certaines ONGs et des députés ont contacté le ministre pour lui dire que le cas de Shafqat n'avait rien à voir avec du terrorisme", a expliqué ce haut responsable requérant l'anonymat.

"Nous avons espoir que cette enquête permette à toutes les parties impliquées dans cette affaire d'être entendues et que Shafqat pourra rentrer chez lui", a réagi l'avocate Sarah Belal de l'ONG Justice Pakistan Project (JPP).

Les parlementaires pakistanais ont par ailleurs approuvé mardi la création de nouveaux tribunaux antiterroristes, administrés cette fois par l'armée, en réponse à l'attaque de Peshawar, la plus meurtrière de l'histoire du pays.

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