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Le Bangladesh renforce la sécurité après la pendaison d'un dirigeant islamiste

dépêche de presse du 11 avril 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
Les autorités du Bangladesh ont renforcé la sécurité à travers le pays dimanche après l'exécution par pendaison d'un dirigeant islamiste pour des massacres commis pendant la guerre d'indépendance en 1971.

La police a annoncé le déploiement d'agents supplémentaires dans la capitale et plusieurs grandes villes, au lendemain de l'exécution de Mohammad Kamaruzzaman, troisième plus haut dirigeant du Jamaat-e-Islami.

«Nous mettons en garde contre toute tentative de semer l'anarchie ou la violence», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, expliquant que les forces de l'ordre avaient pour mission d'empêcher tout rassemblement de partisans du dirigeant islamiste.

Mohammad Kamaruzzaman, 62 ans, avait été condamné à mort en mai 2013 pour meurtres de masse, torture et enlèvement par un tribunal spécial pour les crimes de guerre.

Le Jamaat-e-Islami est le principal parti islamiste du pays et l'allié du premier parti d'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP) qui cherche à faire tomber le gouvernement de Sheikh Hasina.

Selon l'accusation, Kamaruzzaman était un chef de la milice pro-pakistanaise Al Badr. Les procureurs estiment qu'il a supervisé le massacre d'au moins 120 paysans désarmés, alignés et exécutés par balles dans le village de Sohagpur pendant la guerre de 1971.

Sa défense avait plaidé en vain que les témoignages de l'accusation étaient empreints de «contradictions».

Les islamistes accusent le gouvernement d'utiliser le tribunal international des crimes du Bangladesh (ICT), juridiction mise en place en 2010 par l'exécutif, pour museler l'opposition.

Le Jamaat a lancé un appel à une journée de prière dimanche et à une grève nationale lundi, protestant contre ce qu'il a qualifié de «meurtre prémédité» de la part du gouvernement.

A l'inverse, des centaines de manifestants laïques se sont réunis dans le centre de Dacca pour saluer l'exécution du «boucher de guerre».

Les Nations unies, l'Union européenne et les organisations de défense des droits de l'Homme avaient demandé aux autorités du Bangladesh de ne pas mettre la sentence à exécution. L'ONU avait estimé que le procès ne respectait pas les critères internationaux.

Il s'agit de la seconde exécution d'un dirigeant islamiste pour des atrocités commises pendant la guerre de 1971, après celle en décembre 2013 d'Abdul Quader Molla, numéro 4 du Jamaat.

La guerre de 1971 avait débouché sur la naissance du Bangladesh, qui était depuis 1947 une province du Pakistan appelée Bengale oriental, puis Pakistan oriental. Le conflit avait fait trois millions de morts selon le gouvernement, bien moins d'après des estimations récentes.
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