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Peine de mort: tancée par l'UE, la Hongrie assure ne pas prévoir de réintroduction

dépêche de presse du 30 avril 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Hongrie
Thème :
Budapest - Le Premier ministre hongrois Viktor Orban ne prévoit pas de réintroduire la peine de mort, a assuré jeudi son porte-parole, après le tollé suscité au sein de l'Union européenne en raison de la volonté affichée par le dirigeant populiste de relancer le débat sur la question.

Il y a en Hongrie un débat au sujet de la peine de mort, mais dans le même temps le Premier ministre ne prévoit pas de la réintroduire dans le pays, a indiqué ce porte-parole, Janos Lazar, dans un communiqué lu devant la presse à Budapest.

M. Orban a suscité une levée de bouclier en Europe cette semaine après avoir déclaré mardi que la question de la peine de mort, abolie en 1990 en Hongrie tout juste sortie du communisme, devait être remise à l'ordre du jour.

La législation pénale hongroise, pourtant l'une des plus répressives d'Europe, n'est pas suffisamment dissuasive, selon M. Orban, qui réagissait au meurtre d'une employée de magasin la semaine dernière.

Le gouvernement débattra du sujet, mais il se conformera aux lois européennes, a souligné M. Lazar, précisant que M. Orban s'était entretenu du sujet jeudi après-midi avec le président du Parlement européen, Martin Schulz.

M. Orban a assuré au président Schulz que le gouvernement hongrois n'avait pas l'intention de prendre quelque mesure que ce soit pour introduire la peine de mort, a confirmé le cabinet du président du Parlement européen dans un communiqué publié à Bruxelles.

M. Orban a également eu mercredi une conversation avec Joseph Daul, président du groupe conservateur et chrétien-démocrate PPE au Parlement européen, auquel est affilié le parti Fidesz du dirigeant hongrois, a indiqué M. Lazar.

MM. Schulz et Daul, comme plusieurs autres ténors européens, ont formellement rappelé ces derniers jours leur opposition à la peine de mort, bannie par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, à laquelle la Hongrie a adhéré en 2004.

Jeudi matin, le ton était monté d'un cran, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ayant menacé M. Orban d'une bataille s'il maintenait sa volonté de relancer le débat sur la peine de mort dans son pays.

L'abolition de la peine de mort est une condition, un préalable pour rejoindre l'UE, a par ailleurs rappelé la Commission.

Régulièrement accusé de tendances autocratiques depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban, qui ne cache pas son admiration pour le dirigeant russe Vladimir Poutine, s'est déjà fait rappeler à l'ordre plusieurs fois par les institutions européennes, notamment pour ses interventions limitant la liberté de la presse ou celle des ONG.

Confrontés à une montée en puissance dans les urnes du parti ultranationaliste Jobbik, M. Orban et ses proches ont multiplié ces derniers jours les déclarations empruntant au registre de celui-ci.

Le 24 avril, le gouvernement avait annoncé une consultation populaire en vue d'un durcissement de la législation sur les réfugiés, un domaine également encadré par Bruxelles.

Pour la première fois mercredi, son petit partenaire de coalition chrétien-démocrate, d'ordinaire très effacé, a élevé la voix contre son allié dans le débat sur la peine de mort, rappelant que selon l'Eglise, la vie est sacrée.
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