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Condamnation à mort d'une Emiratie, inspirée par le jihadisme

dépêche de presse du 29 juin 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Emirats Arabes Unis
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Abou Dhabi - La cour de sûreté de l'Etat d'Abou Dhabi a condamné à mort lundi une Emiratie, reconnue coupable d'avoir tué en décembre une enseignante américaine avec un couteau de cuisine en s'inspirant de groupes jihadistes, selon la version en ligne du quotidien The National.

La presse internationale n'était pas autorisée à assister au procès qui s'était ouvert le 23 mars.

Alaa Al Hashemi, 30 ans, a également été reconnue coupable d'avoir fabriqué une bombe artisanale, placée devant le domicile d'un médecin américain d'origine égyptienne mais qui n'avait pas explosé, a précisé The National.

Aucun appel n'est possible devant cette cour de sûreté de l'Etat. La peine pourrait éventuellement être remise en question ou réduite seulement par le président des Emirats arabes unis.

Encadrée par quatre policiers, Alaa Al Hashemi n'a montré aucune émotion lorsque la peine de mort a été prononcée. Alors qu'elle quittait la salle, elle a juste salué son père et son frère, a précisé le journal.

Elle a également été condamnée pour avoir utilisé un compte sur internet dans le but de disséminer des informations de nature à porter préjudice aux Emirats.

Elle a enfin été reconnue coupable d'avoir envoyé des fonds à Al-Qaïda au Yémen, tout en sachant que cet argent serait utilisé pour des actes terroristes, a ajouté le journal.

Mais la principale accusation concernait des faits remontant au 1er décembre 2014.

Ce jour-là, Alaa Al Hashemi, vêtue de noir de la tête aux pieds, a été accusée d'avoir poignardé à mort une enseignante américaine, Ibolya Ryan, 47 ans, dans les toilettes d'un grand centre commercial d'Abou Dhabi.

Elle avait été appréhendée en moins de 48 heures grâce notamment à un enregistrement de ses actes sur un circuit de télévision interne. Du sang avait été retrouvé sur le volant de sa voiture et du matériel explosif avait également été caché dans le véhicule.

Lors d'une audience le 6 avril, la jeune femme avait affirmé être possédée par des esprits maléfiques et souffrir d'une maladie mentale, ce qui avait poussé la Cour à ordonner des tests psychiatriques.

Mais, elle avait ensuite été jugée responsable de ses actes, selon un rapport médical présenté le 25 mai au tribunal.

Les Emirats, où la population locale ne représente qu'environ 10% des habitants, se sont engagés en septembre 2014 avec les Etats-Unis et la France dans des frappes aériennes contre les jihadistes du groupe Etat islamique qui continue de sévir en Syrie et en Irak.

Les attaques imputées à des jihadistes ou personnes s'inspirant de groupes jihadistes sont rarissimes aux Emirats, une monarchie du Golfe qui contrôle avec une poigne de fer les islamistes.

Avant l'ouverture du procès, le procureur général des Emirats, Salem Saeed Kubaish, avait affirmé que l'accusée avait commis ces crimes avec l'intention terroriste de causer la mort et de semer la peur parmi la population, de compromettre la stature de l'Etat et de menacer sa sécurité et sa stabilité.

Selon lui, l'enquête a révélé qu'Alaa Al Hashemi a écouté des discours d'Oussama ben Laden et d'Abou Moussab Al-Zarqaoui (ex-dirigeants d'Al-Qaïda tués, ndlr), regardé des vidéos de meurtres et de décapitations perpétrés par des groupes terroristes et lu des articles sur des actes terroristes qui ont influencé ses croyances.
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