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Libye: neuf proches de Kadhafi condamnés à mort, dont Seif al-Islam

dépêche de presse du 28 juillet 2015 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Pays :
peine de mort / Libye
Seif al-Islam Kadhafi
Un tribunal libyen a condamné à mort mardi un fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, et huit autres proches de l'ex-dictateur. Ils étaient jugés pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte dans ce pays il y a quatre ans.

Le tribunal siégeant à Tripoli a notamment condamné à mort le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi. Le verdict était retransmis à la télévision.

Longtemps considéré comme l'héritier politique de son père, Seif al Islam est détenu à Zenten (ouest) par des miliciens qui ont toujours refusé de le remettre au gouvernement de Tripoli depuis sa capture en novembre 2011, d'où sa condamnation par contumace.

Pendant le procès qui s'était ouvert en avril 2014, Seif al-Islam a comparu par vidéoconférence. La majorité des autres accusés est détenue à Tripoli, contrôlée par la coalition de milices Fajr Libya, qui y a établi un gouvernement et un Parlement non reconnus par la communauté internationale.

Mais huit d'entre eux sont emprisonnés à Misrata (200 km à l'est de Tripoli) où les autorités sont inféodées à Fajr Libya. Les suspects étaient accusés d'assassinats, de pillages et sabotages, d'actes portant atteinte à l'union nationale, de complicité dans l'incitation au viol et de recrutement de mercenaires africains.

Tensions avec la CPI


Plus de trois ans après la chute du régime Kadhafi, la Libye est en proie au chaos, et les institutions libyennes reconnues siègent dans l'est du pays.

Le procès a été critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme en raison des restrictions d'accès de la défense, et marqué par un différend toujours en cours avec la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de sa compétence à juger Seif al-Islam.

Le fils du défunt dictateur et M. Senoussi font également l'objet de mandats d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre présumés lors de la révolte de 2011.

En mai 2014, la CPI, qui a réclamé à maintes reprises une extradition de Seif al-Islam, avait débouté les autorités libyennes de leur demande de le juger devant les tribunaux libyens, en raison des doutes sur la capacité de Tripoli à lui garantir un procès juste et équitable. La CPI avait toutefois donné son feu vert à la Libye pour juger M. Senoussi.
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