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Bangladesh: grâce refusée à deux opposants, qui vont être pendus

dépêche de presse du 21 novembre 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
Dacca - Deux dirigeants d'opposition du Bangladesh condamnés à mort pour leur rôle dans la guerre d'indépendance de 1971 doivent être pendus samedi soir après que le président Abdul Hamid a rejeté leurs demandes de grâce, a annoncé un responsable de la police.

Le président a rejeté leurs demandes de grâce, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan, à l'AFP, ajoutant que les autorités s'apprêtaient à présent à procéder à l'éxecution des condamnés.

Le ministre n'a pas précisé quand aurait lieu l'éxecution, mais l'adjoint du chef de la police de Dacca Sheikh Maruf Hasan a indiqué que les deux condamnés, Ali Ahsan Mohammad Mujahid et Salahuddin Quader Chowdhury, seraient pendus samedi soir.

Les exécutions auront lieu aujourd'hui. C'est pourquoi nous avons renforcé les mesures de sécurité, a déclaré M. Hasan à la presse devant l'entrée de la centrale pénitentiaire de Dacca où les préparatifs se déroulaient pour procéder aux exécutions par pendaison.

Les autorités pénitentiaires ont demandé aux familles d'Ali Ahsan Mohammad Mujahid et de Salahuddin Quader Chowdhury de venir les rencontrer à la principale prison de Dacca, ce qui laisse supposer qu'ils devraient être pendus dans les heures qui viennent.

Les autorités de la prison nous ont appelés pour rencontrer notre père. C'est certainement notre dernière rencontre, a déclaré à l'AFP Ali Ahmad Mabrur, le plus jeune fils de M. Mujahid. Des centaines de policiers entouraient le site de la prison.

Hojatul Islam, avocat de Salahuddin Qauder Chowdhury, a indiqué que sa famille était déjà arrivée à la prison pour le rencontrer.

C'est la fin, a-t-il dit.

Conformément à une tradition ancrée depuis des décennies, les responsables pénitentiaires appellent les membres de la famille des condamnés à mort pour une ultime rencontre avec leurs proches quelques heures avant l'exécution de la peine capitale.

M. Mujahid, 67 ans, accusé du meurtre d'intellectuels de premier plan, a été condamné à mort pour crimes de guerre. Il est le numéro deux du plus important parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami.

M. Chowdhury, 66 ans, a été condamné pour des atrocités commises pendant la guerre d'indépendance de 1971, notamment pour génocide.

Ancien député, il est un proche conseiller de Khaleda Zia, chef du pincipal parti d'opposition, la parti nationaliste du Bangladesh.

Mercredi, la Cour suprême du Bangladesh a rejeté l'ultime appel des condamnés. Ces derniers figuraient parmi une dizaine de dirigeants de l'opposition condamnés par un tribunal mis en place par le gouvernement en 2010.

Les condamnations avaient suscité les plus graves violences s'étant déroulées dans le pays depuis son indépendance. Quelque 500 personnes avaient été tuées, principalement dans des affrontements entre des militants du Jamaat-e-Islami et la police.

Le Jamaat a appelé à une grève générale jeudi, qualifiant de farce le procès de M. Mujahid.

Les organisations étrangères de défense des droits de l'homme ont également critiqué le procès, soulignant qu'il ne respectait pas les normes internationales en matière de justice.

Le Bangladesh est né après la séparation du Pakistan oriental du reste du Pakistan.
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