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La branche armée du Hamas annonce avoir exécuté un de ses membres

dépêche de presse du 7 février 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
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Gaza (Territoires palestiniens) - La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a annoncé dimanche avoir exécuté un de ses membres, condamné à mort par une cour martiale, une première dans l'histoire des brigades Ezzedine al-Qassam.

"Les brigades Qassam annoncent que la peine de mort prononcée contre leur membre Mahmoud Echtaoui a été appliquée ce jour à 16 heures", indique la branche armée du Hamas dans un communiqué.

Ce texte ne détaille pas les accusations à l'encontre du combattant, sinon le fait que "la justice militaire et islamique des brigades a prononcé cette peine car il avait violé les règles et l'éthique" du groupe.

Des accusations d'espionnage au profit d'Israël pesaient contre M. Echtaoui, un haut responsable des brigades Qassam, notamment en charge des tunnels, principal outil stratégique du mouvement, ont expliqué sous le couvert de l'anonymat des sources proches de la formation.

C'est la première fois que les brigades Qassam annoncent l'exécution d'un de leurs membres condamné au sein même du mouvement.

Avec cette annonce, estiment des observateurs, la branche armée du Hamas cherche à faire un exemple au sein de ses troupes sur la question ultra-sensible du recrutement par Israël d'informateurs dans ses rangs.

Selon ces mêmes sources, M. Echtaoui était en charge d'une très importante unité d'hommes au sein des brigades Qassam et surtout un proche collaborateur de Mohammed Deif, l'insaisissable chef des brigades que l'armée israélienne a une nouvelle fois tenté d'assassiner après cinq échecs lors de la dernière guerre dans la bande de Gaza à l'été 2014.

Il était en outre responsable de tunnels creusés sous la bande de Gaza, dont de nombreux le long de la frontière avec Israël.

La destruction de ces galeries souterraines, qui ont servi par le passé à attaquer le territoire israélien, était l'un des objectifs primordiaux de l'offensive israélienne menée en juillet-août 2014 contre l'enclave palestinienne.

Depuis le début de l'année 2016, quatre peines de mort ont été infligées à des Gazaouis accusés d'espionnage au profit d'Israël.

Le Centre palestinien des droits de l'Homme (PCHR), l'une des organisations les plus actives pour la défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés, rapportait fin décembre que neuf peines capitales avaient été prononcées dans la bande de Gaza en 2015 et deux en Cisjordanie occupée, dirigée par l'Autorité palestinienne.

Outre les peines de mort prononcées par des tribunaux, civils ou militaires, le Hamas a récemment procédé à des exécutions pour "collaboration", décidées par des "tribunaux révolutionnaires" et parfois menées sur la place publique.

La plus frappante avait eu lieu en pleine guerre en 2014 lorsque des hommes portant des uniformes de la branche armée du Hamas avaient fusillé six hommes devant la principale mosquée de la ville de Gaza, à la sortie de la grande prière.

Selon la loi palestinienne, les collaborateurs, meurtriers et trafiquants de drogue encourent la peine de mort.
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