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Reynders voudrait un mécanisme de surveillance des droits de l'homme propre à l'UE

dépêche de presse du 29 février 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Belgique
Lors de son élection comme membre du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, "la Belgique s'est engagée à veiller à la cohérence entre son action internationale et le respect des droits de l'homme à l'intérieur de ses frontières", a souligné lundi à Genève Didier Reynders.

Le ministre belge des Affaires étrangères souhaite la mise en place d'un "mécanisme régulier veillant à faire l'état des lieux du respect de l'état de droit et des droits de l'homme" dans chaque Etat de l'Union européenne, a-t-il également fait savoir devant ses homologues du monde entier, à l'occasion de la 31e session du Conseil des droits de l'homme. Secoués par des attentats terroristes, confrontés à un afflux de migrants, les Etats européens prennent de nouvelles mesures qu'il convient d'analyser régulièrement au regard des droits de l'homme, estime Didier Reynders.

A l'instar du mécanisme de suivi qu'il a proposé de mettre en place au niveau belge après le second examen périodique universel de la Belgique en janvier, le ministre a dernièrement suggéré à ses collègues de l'Union européenne d'instaurer un mécanisme de suivi en matière de droits de l'homme commun aux Vingt-Huit, a-t-il rapporté lors de son discours à Genève.

"Cela permettrait de faire pression sans attendre que la situation dégénère, comme en Hongrie ou maintenant en Pologne", a explicité M. Reynders à l'agence Belga. "La Commission européenne pourrait établir un rapport sur les droits de l'homme dans chaque Etat comme elle le fait sur leur budget. Il faut un débat permanent sur ces questions. Cela crédibiliserait l'Union européenne, souvent donneuse de leçons, sur la scène internationale", selon le libéral belge.

Le commissaire à l'Etat de droit Frans Timmermans, à qui il a soumis l'idée, la soutient, a-t-il précisé. "Je ne crois pas que le rétablissement des contrôles à la frontière française pose un problème de droits de l'homme mais on doit pouvoir en discuter entre Etat membres, et notamment de la durée de ce type de mesure", a-t-il encore défendu.

Le Conseil des droits de l'homme lui aussi devrait davantage agir de manière préventive, a poursuivi dans son discours Didier Reynders. Alors qu'on observe "une augmentation des atteintes aux droits de l'homme en période pré-électorale", le Conseil doit jouer "pleinement son rôle de mécanisme préventif des conflits en se saisissant des situations préoccupantes", a-t-il dit, faisant notamment allusion au Burundi.

La 31e session du Conseil des droits de l'homme qui s'est ouverte lundi et doit durer jusqu'au 24 mars est la première à laquelle la Belgique participe en tant que membre élu de cette institution pour les années 2016 à 2018.

La poursuite des efforts en vue de diminuer les discriminations et l'abolition de la peine de mort feront partie des priorités de la Belgique durant son mandat, a indiqué Didier Reynders.

Pour la Belgique, le Conseil des droits de l'homme est avant tout un "forum de dialogue", a-t-il également déclaré. Ce dialogue consiste en "un échange de bonnes pratiques, de la coopération technique sur des sujets spécifiques, mais aussi, quand la situation le requiert, la condamnation de violations ou abus graves ou systématiques des droits de l'homme."

Après sa prise de parole au Palais des Nations, Didier Reynders s'est entretenu de manière bilatérale avec le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein. Lundi après-midi, il rencontrera les ministres des Affaires étrangères suisse et du Panama. Le rendez-vous prévu avec son homologue marocain a été annulé.

Organe intergouvernemental créé en 2006, le Conseil des droits de l'homme est composé de 47 Etats élus tous les trois ans par les pays de l'Onu afin de promouvoir les droits fondamentaux dans le monde. La Belgique y siège depuis le début de l'année, et ce pour la deuxième fois de son histoire.

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