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Pour le chef de l'ONU, la peine de mort n'a pas sa place au 21ème siècle

communiqué de presse du 21 septembre 2016 - Organisation des Nations Unies
21 septembre 2016 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mercredi les dirigeants, législateurs et représentants de la justice dans le monde à arrêter dès maintenant les exécutions avec la perspective d'abolir la peine capitale dans les pays où elle est encore appliquée.

« Nous sommes confrontés à une pratique cruelle et inhumaine », a déclaré le Secrétaire général lors d'une réunion consacrée à la peine de mort et ses victimes organisée en marge de l'Assemblée générale par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et plusieurs Etats membres.

« Le droit à la vie est fondamental. Enlever une vie est un acte trop irréversible pour qu'un être humain puisse l'infliger à un autre », a dit M. Ban soulignant que la peine de mort constitue une « négation absolue de l'humanité.».

Le chef de l'ONU a rappelé qu'il a eu le privilège de rencontrer des personnes qui ont subi des condamnations injustifiées et qui auraient pu être exécutées. « Je ne pourrai jamais oublier mes conversations avec des victimes innocentes qui ont survécu au couloir de la mort. Je rends hommage au courage de Damien Echols, Kirk Bloodsworth et tous ceux qui ont été innocentés. Ils ont perdu des années de leur vie à cause d'une terrible injustice. Mais ils utilisent leur temps à se battre pour la justice pour que d'autres soient épargnés », a-t-il dit.

M. Ban a par ailleurs rappelé que la peine de mort est appliquée de manière inéquitable et utilisée de façon disproportionnée à l'encontre des minorités. « Les dés sont pipés pour les gens qui sont pauvres et privés de leurs droits. Ils ne peuvent pas obtenir une représentation juridique efficace - et cela signifie qu'ils sont plus souvent condamnés à mort », a-t-il souligné. « Tout le monde devrait voir ce qui ne va pas », a-t-il ajouté, précisant qu'on ne saura jamais combien de personnes innocentes sont mises à mort chaque année mais « que même une seule personne exécutée est une personne de trop ».

Le Secrétaire général a rappelé que le monde avait atteint un tournant majeur en 2007, lorsque l'Assemblée générale des Nations Unies a appelé à un moratoire mondial et que le mouvement contre la peine capitale n'a depuis cessé de croître avec environ 170 États qui ont aboli la peine de mort ou cessé de l'utiliser.

Il s'est toutefois dit gravement préoccupé par le fait certains pays ont soudainement repris les exécutions et que d'autres envisagent de rétablir la peine de mort et a réaffirmé le devoir de poursuivre la lutte pour le droit à la vie.

« Nous pouvons tous ne pas avoir le même point de vue. Mais nous pouvons tous convenir que les victimes doivent être au centre du débat. Voilà pourquoi le débat d'aujourd'hui est si important », a dit M. Ban. « Je reste convaincu qu'il n'y a pas de place pour la peine de mort au 21ème siècle », a-t-il ajouté, soulignant que les peuples réaliseront un monde plus juste, pacifique et humain lorsque l'abolition universelle sera atteinte.
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