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La Cour suprême pakistanaise confirme qu'on peut exécuter un schizophrène

dépêche de presse du 21 octobre 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Amnesty International a protesté vendredi contre une décision "répréhensible" de la Cour suprême pakistanaise, qui a estimé que la schizophrénie n'est "pas une maladie mentale permanente" mais "curable", donnant ainsi son feu vert à l'exécution d'un homme malade.

Les avocats et défenseurs des droits de l'Homme estiment qu'Imdad Ali, un homme condamné pour meurtre et diagnostiqué comme schizophrène pendant son séjour en prison en 2012, ne peut être exécuté car il ne comprend ni son crime ni son châtiment.

Néanmoins, la Cour suprême a estimé, dans une décision rendue jeudi, que la schizophrénie était un "déséquilibre" exacerbé par le stress, qui pouvait se soigner. S'agissant donc d'une "maladie curable", et non d'un trouble psychique permanent, son état ne peut être évoqué pour retarder l'exécution de Mr Ali.
Celle-ci pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont critiqué cette décision, qualifiée par Amnesty de "développement très inquiétant".
"Cela serait complètement répréhensible si cette décision de la Cour suprême menait à l'exécution d'Imdad Ali, qui a été clairement diagnostiqué comme malade psychique", a souligné Champa Patel, directrice d'Amnesty pour l'Asie du Sud.

Pour l'organisation de lutte contre la peine de mort Reprieve, qui réclame une intervention du président pakistanais, la décision est "choquante" et fait fi de tout savoir médical reconnu, y compris au Pakistan.
Imdad Ali, 50 ans, avait été condamné à mort pour le meurtre d'un dignitaire religieux en 2002.
Il devait être pendu le mois dernier, mais son exécution a été suspendue à la dernière minute par la Cour suprême. Cette suspension ayant expiré, il pourrait faire l'objet d'une "notice noire" annonçant son exécution dès mercredi.

Le Pakistan a rétabli la peine de mort et crée des tribunaux militaires après le pire attentat de son histoire, qui avait visé une école gérée par l'armée à Peshawar, où plus de 150 personnes avaient été tuées fin 2014.
Le moratoire sur la peine de mort a initialement été levé uniquement pour les faits de terrorisme, puis pour les crimes de droit commun, en dépit des nombreux défauts et carences du système judiciaire pakistanais. Plus de 400 personnes ont été exécutées parmi les 8.000 prisonniers qui se trouvaient dans le couloir de la mort.

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