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Irak: première condamnation à mort d'un jihadiste russe

dépêche de presse du 12 septembre 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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Bagdad - Un tribunal irakien a condamné à mort mardi pour la première fois un jihadiste russe du groupe Etat islamique (EI), arrêté lors de la reprise récente de Mossoul, dans le nord du pays.

"C'est la première fois qu'un tribunal irakien condamne à la mort, par pendaison, un jihadiste russe", a affirmé à l'AFP une source judiciaire.

L'homme de 28 ans a reconnu "avoir mené des opérations terroristes contre les forces de sécurité depuis 2015", a indiqué dans un communiqué la Cour pénale centrale. Il "appartenait à la brigade al-Zarqaoui, l'une des sections armées de l'organisation terroriste EI", a précisé le juge Abdel Settar Bayraqdar, porte-parole de la Cour.

Il a été arrêté par les forces irakiennes qui, au terme de neuf mois d'une sanglante et dévastatrice guérilla urbaine, ont repris en juillet à l'EI son grand fief irakien.

"Il a été le premier (jihadiste) à se rendre (aux forces irakiennes) durant la bataille dans l'ouest de Mossoul. Il a été remis aux services de renseignements puis transféré aux autorités judiciaires", a confié à l'AFP le général Yahya Rassoul, porte-parole du Commandement conjoint des opérations (JOC), qui coordonne la lutte anti-EI en Irak.

Lors de son interrogatoire, l'homme a raconté s'être lié à des ouvriers ouzbeks alors qu'il travaillait sur un chantier à Moscou. L'un d'eux lui a enseigné la prière et les bases du Coran. Au même moment, il a arrêté de fumer et de boire.

En 2014, après avoir terminé ses études d'ingénieur, il se rend en Turquie pour tenter en vain de passer en Syrie, affirmant avoir été enthousiasmé par la proclamation par l'EI du "califat".

Il tente à nouveau sa chance après avoir reçu de l'EI la marche à suivre. Il atterrit à l'aéroport d'Istanbul puis prend la direction de la Syrie et de Tall Abyad avec des Français, des Albanais et des Turcs.

- Formé par l'EI -

L'EI lui demande d'aller à Mossoul. Il y fait allégeance à un imam de l'organisation ultraradicale venu d'Azerbaïdjan, suit un mois d'entraînement militaire avec 70 autres jihadistes et accepte de devenir kamikaze.

Il prend le nom d'Abou Yasmina al-Roussi. En 2015, il est blessé lors de la tentative avortée de prendre la raffinerie de Baiji.

En mai 2016, il est de nouveau blessé par un éclat d'obus près de Fallouja, dans l'ouest de l'Irak, lors de l'offensive de l'armée pour reprendre la ville. Sa dernière bataille aura lieu à Mossoul où il est arrêté, là où des centaines de combattants de l'EI sont tués.

Les autorités irakiennes n'ont jusqu'ici jamais indiqué le nombre de jihadistes faits prisonniers depuis le début de la contre-offensive des forces irakiennes après la percée fulgurante de l'EI en 2014. Des centaines d'entre eux se seraient toutefois rendus aux autorités kurdes et fédérales, selon des commandants irakiens et des peshmergas.

D'autres sont parvenus à se faufiler parmi les déplacés ou à rester sur place en retournant à la "vie civile". "De nombreux combattants de l'EI se cachent encore parmi les habitants de quartiers de Mossoul, surtout dans la Vieille ville", indique à l'AFP un responsable au sein du Conseil de la province de Ninive, sous le couvert de l'anonymat.

L'EI ne tient plus désormais que deux fiefs en Irak: Hawija, à 300 km au nord de Bagdad, et trois localités du désert oriental frontalier de la Syrie: al-Qaïm, Rawa et Anna où se trouvent, selon un général irakien, "plus de 1.500 jihadistes".

Le groupe extrémiste sunnite subit d'importants revers militaires en Irak comme en Syrie. Il a également perdu des milliers de combattants.
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