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Irak: l'ONU réclame un "moratoire immédiat" sur les exécutions

dépêche de presse du 15 décembre 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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Genève - Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a demandé vendredi à l'Irak d'"établir un moratoire immédiat sur l'usage de la peine de mort", se disant "profondément choqué" par l'exécution de 38 jihadistes dans le pays.

"Nous sommes profondément choqués et atterrés par l'exécution de masse de 38 hommes jeudi à la prison de Nassiriya, ville du sud de l'Irak", a déclaré Liz Throssell, porte-parole du Haut-commissariat, lors d'une conférence de presse à Genève.

"Ces 38 prisonniers ont été condamnés pour des crimes liés au terrorisme", a-t-elle dit, mais il "apparaît extrêmement douteux que les garanties d'une procédure en bonne et due forme et d'un procès équitable aient été respectées dans ces 38 cas", a-t-elle souligné.

Le Haut-commissariat aux droits de l'homme a comptabilisé jusqu'à présent 106 exécutions dans le pays cette année, rappelant notamment qu'en une seule journée de septembre, 42 personnes avaient été pendues dans cette même prison.

"De nouveau, nous exhortons les autorités irakiennes à suspendre toutes les exécutions, à établir un moratoire immédiat sur l'usage de la peine de mort et à procéder à un examen complet de leur système de justice pénale", a affirmé Mme Throssell.

"L'administration pénitentiaire a exécuté jeudi en présence du ministre de la Justice Haïdar al-Zameli, dans la prison de Nassiriya, 38 condamnés à mort appartenant à Al-Qaïda et Daech (le groupe Etat islamique) accusés d'avoir mené des activités terroristes", avait annoncé jeudi Dakhel Kazem, directeur adjoint de la Commission de sécurité au Conseil provincial de la région de Nassiriya.

Parmi les 38 condamnés exécutés, la Suède a confirmé la présence d'un Irako-suédois condamné en 2010 en Irak pour "terrorisme". Selon les médias suédois, il était âgé d'une soixantaine d'années.

Stockholm a condamné le recours à la peine capitale "un châtiment inhumain, cruel et irréversible", selon un communiqué de la ministre des Affaires étrangères Margot Wallström.

"La Suède et les autres (pays membres) de l'UE condamnent son application sous toutes ses formes", a-t-elle dit. L'ambassadeur d'Irak en Suède a été convoqué au ministère vendredi.

Amnesty International a aussi dénoncé les exécutions en Irak, et classé le pays parmi ceux où les exécutions sont les plus nombreuses après la Chine, l'Iran et l'Arabie saoudite.

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