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Troisième procès pour l'universitaire iranien ayant échappé deux fois à la peine capitale

dépêche de presse du 3 juillet 2004 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Iran
TEHERAN - Le premier procès public de l'universitaire iranien Hashem Aghajari s'est ouvert samedi à Téhéran. L'historien réformateur avait été condamné par deux fois à la peine capitale pour blasphème envers l'Islam, son cas déclenchant d'importantes manifestations étudiantes en 2002.

La sentence ayant été deux fois révoquée par la Cour suprême, il ne risque plus désormais qu'une à cinq années de prison. Car les accusations contre Hashem Aghajari ont également été revues à la baisse, pour des raisons non expliquées par le parquet: il est désormais poursuivi pour "insulte à des saints islamiques, propagande contre la direction islamique et mensonges".

Aghajari a déjà passé plus de deux ans en prison, se plaignant samedi à l'audience d'avoir passé dix mois à l'isolement total.

A chaque procès, l'universitaire avait été jugé à huis-clos. "Il y a eu beaucoup de hauts et de bas dans mon affaire, avec un rôle important des groupes de pression. Je parle sans espoir, je n'espère pas que vous soyiez neutre", a-t-il lancé au juge samedi.

A l'origine de toute l'affaire, un discours de juin 2002 prononcé par Aghajari avait déclenché la fureur des "durs" du régime iranien. Il y déclarait que les enseignements du clergé sur l'islam étaient considérés comme sacrés simplement parce qu'ils faisaient partie de l'histoire. Il s'était demandé pourquoi les religieux musulmans étaient les seuls autorisés à interpréter l'islam.

Cinq mois plus tard, sa condamnation à mort avait déclenché des manifestations réprimées dans la violence, son affaire devenant l'un des épisodes les plus marquants de l'interminable lutte entre réformateurs et conservateurs au sein du régime islamique iranien.

Les manifestations cessèrent lorsque le chef suprême du régime, l'Ayatollah Ali Khamenei, ordonna le réexamen du verdict, renversé par la cour suprême en février 2003. Le tribunal prononça une nouvelle condamnation à mort le 3 mai, une nouvelle fois cassée par la cour suprême.
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