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Annulation de la peine de mort pour une jeune Soudanaise "violée" (avocat)

dépêche de presse du 26 juin 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Soudan
Thèmes :
Noura Hussein Hamad
Khartoum - Une cour d'appel a annulé mardi la sentence de mort contre une jeune Soudanaise condamnée à la peine capitale pour avoir tué son mari qu'elle accuse de l'avoir violée, a annoncé son avocat.

En mai, un tribunal soudanais avait condamné à mort Noura Hussein, reconnue coupable du "meurtre intentionnel" de l'homme que son père l'avait forcée à épouser à l'âge de 16 ans et qui, selon elle, l'avait violée.

La condamnation à mort de la jeune femme, aujourd'hui âgée de 19 ans, avait déclenché l'indignation internationale, notamment de l'ONU et de groupes de défense des droits de l'Homme. Et son avocat Al-Fateh Hussein avait interjeté appel de cette décision.

"La cour d'appel a annulé la sentence de mort et a condamné la (jeune femme) à cinq ans de prison" et à payer une amende de 337.500 livres soudanaises (12.000 dollars), a dit mardi M. Hussein à l'AFP. La peine de prison court depuis la date de son arrestation, en mai 2017.

Des militants avaient lancé une campagne intitulée "Justice pour Noura" après sa condamnation à mort.

Selon Amnesty International, Noura Hussein a été mariée de force à l'âge de 16 ans. Lorsqu'elle a refusé de consommer le mariage, son mari a appelé en mai 2017 deux de ses frères et un cousin pour qu'ils l'aident à la violer. Quand il a essayé de la violer une deuxième fois, elle l'a poignardé à mort, selon l'ONG.

Mardi, Amnesty International, qui fait partie de la campagne "Justice pour Noura", s'est félicité de la décision de commuer la sentence de la jeune femme.

Cette décision "doit maintenant mener à une révision des lois pour faire de sorte que Noura Hussein soit la dernière personne à devoir endurer une telle épreuve", a dit Seif Magango, directeur adjoint régional d'Amnesty, dans un communiqué.

La jeune femme a été "victime d'une attaque brutale" de son mari, a ajouté Seif Magango, soulignant que la peine de cinq ans de prison est "une punition excessive".

Il a appelé les autorités soudanaises à "commencer à réviser les lois sur le mariage des enfants, les mariages forcés et le viol conjugal, afin que les victimes ne soient pas celles qui sont punies".

Au Soudan, la loi autorise le mariage des enfants de plus de 10 ans. L'ONU a exhorté le Soudan à modifier ses lois pour criminaliser la violence domestique et le viol conjugal.

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