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Téhéran doit libérer un universitaire irano-suédois "proche de la mort", affirment des experts de l'ONU

dépêche de presse du 18 mars 2021 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Les autorités iraniennes doivent libérer l'universitaire irano-suédois, le Dr Ahmadreza Djalali, condamné à mort pour espionnage au profit d'Israël et qui se trouve dans un "état critique", ont demandé jeudi des experts de l'ONU en droits humains.

"La situation de Djalali est vraiment horrible. Il est maintenu en isolement prolongé depuis plus de 100 jours", ont déclaré ces huit experts dans un communiqué.

Le communiqué, signé notamment par Agnès Callamard, Rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, et Niels Melzer, Rapporteur spécial sur la torture, indique que les responsables de la prison éclairent sa petite cellule 24h/24 pour le priver de sommeil.
"Des problèmes médicaux l'empêchent de s'alimenter correctement, provoquant une perte de poids spectaculaire. Sa situation est si difficile qu'il aurait des difficultés à parler. Nous sommes choqués et affligés par les mauvais traitements cruels infligés à M. Djalali", ont-ils ajouté. Le "traitement cruel et inhumain infligé par les autorités" fait craindre aux experts, qui sont mandatés par l'ONU mais ne s'expriment pas en son nom, qu'il puisse "bientôt mourir en prison".

Ahmadreza Djalali est un spécialiste de la médecine d'urgence qui a été arrêté lors d'une visite en Iran en 2016. Accusé d'avoir transmis au Mossad - le renseignement israélien - des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien ayant permis leur assassinat entre 2010 et 2012, il avait été jugé et condamné à mort.

Pendant sa détention, la Suède lui avait accordé la nationalité suédoise en février 2018, quelques mois après que la Cour suprême iranienne a confirmé sa condamnation à la peine capitale. En 2017, le Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire avait estimé qu'il était détenu de manière arbitraire et demandé sa libération immédiate.

M. Djalali a affirmé qu'il avait été condamné car il avait refusé d'espionner pour le compte de l'Iran lorsqu'il travaillait en Europe.
Les experts de l'ONU estiment que l'isolement cellulaire prolongé de M. Djalali n'est pas un cas isolé, mais une procédure systématiquement utilisée pour punir et faire pression sur les détenus, y compris pour obtenir des aveux forcés.
"Il n'y a qu'un seul mot pour décrire les mauvais traitements physiques et psychologiques infligés à Djalali, c'est la torture", ont-ils écrit. "Nous dénonçons les actions des autorités iraniennes dans les termes les plus forts, ainsi que leur complète inaction malgré nos appels répétés pour qu'il soit immédiatement libéré. Les allégations à son encontre sont totalement infondées et il devrait être autorisé à retourner auprès de sa famille en Suède dès que possible", ont-ils conclu.
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