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Koweït : exécution de deux Egyptiens

dépêche de presse du 18 juin 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
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KOWEIT - Un Egyptien de 33 ans, reconnu coupable du rapt et du viol de 17 enfants de moins de 10 ans, a été exécuté par pendaison mardi à Koweït, a annoncé le parquet dans un communiqué.

Hajjaj al-Saadi, surnommé le monstre de Hawalli, du nom du quartier résidentiel où il sévissait, avait été condamné cinq fois à la peine de mort.

Peu avant sa pendaison, le supplicié s'était plaint de ne pas avoir été assisté par les autorités de son pays, a indiqué un témoin.

Saadi avait rejeté devant les tribunaux les charges retenues contre lui, qui avaient choqué l'opinion publique. Il avait affirmé que ses aveux avaient été obtenus sous la contrainte.

L'homme avait été arrêté en juillet 2007 alors qu'il était sur le point d'embarquer dans un avion pour Louxor (Egypte). Il avait reconnu, selon les autorités, avoir violé 17 enfants dans le quartier résidentiel de Hawalli, à 12 km au sud de la capitale koweïtienne.

Il avait été accusé de commettre ses crimes en attirant ses victimes, des garçons comme des filles de moins de 10 ans, sur les toits des résidences de ce quartier habité principalement par des travailleurs étrangers.

Un deuxième Égyptien, Ahmad Abdelsalam al-Baili, a été également exécuté mardi après avoir été reconnu coupable d'avoir provoqué la mort d'un couple asiatique en mettant le feu à leur appartement et d'avoir tenté de tuer un couple égyptien de la même manière, selon le parquet.

Saadi a été pendu malgré un appel lancé la semaine dernière par Amnesty International invitant les autorités koweïtiennes à surseoir à son exécution.

Toutes les exécutions au Koweït doivent cesser immédiatement, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice-adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.

La peine de mort doit être abolie au Koweït, a-t-elle ajouté en exhortant les autorités koweïtiennes à commuer toutes les peines de mort et à réviser la loi pour interdire la peine capitale.

Il s'agit des deuxièmes exécutions annoncées cette année dans le riche émirat pétrolier du Golfe, qui avait observé un moratoire de six ans.

En avril, un Saoudien, un Pakistanais et un apatride, condamnés à mort pour meurtre, ont été exécutés au Koweït.

Lundi, la Cour suprême a condamné à mort deux officiers de police reconnus coupables d'avoir torturé à mort un citoyen, une première dans l'émirat.

Plus de 40 personnes seraient dans les couloirs de la mort au Koweït, selon des ONG.

Parmi les condamnés à mort qui n'ont pas été exécutés figurent deux membres de la famille régnante des Al-Sabah, reconnus coupables de trafic de drogue et de meurtre, et une femme qui avait mis le feu en 2009 à une tente où son époux célébrait ses secondes noces, provoquant la mort de 57 femmes et enfants.

Human Rights Watch (HRW) a appelé le gouvernement du Koweït à rétablir son moratoire.

Cette nouvelle vague d'exécutions indique que le Koweït avance dans la mauvaise direction, a déploré Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient, dans un communiqué.

Le gouvernement devrait annuler les exécutions immédiatement et rétablir le moratoire qui était en place depuis 2007, a-t-il ajouté.
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