Plan du site

Koweït: sept condamnés à mort pour un attentat de l'EI contre une mosquée

dépêche de presse du 15 septembre 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Thème :
Koweït - Sept personnes ont été condamnées à mort mardi au Koweït pour un attentat suicide meurtrier perpetré en juin contre une mosquée chiite, le premier du genre revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) dans ce riche émirat du Golfe.

Cette attaque, perpétrée le 26 juin dans la capitale Koweït par un kamikaze saoudien, avait fait 26 morts et 227 blessés, provoquant une vive émotion au sein de la population.

Elle avait en outre coïncidé avec une autre opération sanglante revendiquée par l'EI, qui avait fait 38 morts parmi des touristes sur une plage de Tunisie.

La Cour (au Koweït) attire l'attention sur le danger de cette idéologie extrémiste qui utilise le terrorisme comme moyen pour imposer ses idées, a déclaré le juge Mohammad al-Duaij avant de lire le verdict.

Il a appelé les autorités à lutter contre le groupe jihadiste sunnite, qui considère notamment les musulmans chiites comme des hérétiques.

Vingt-neuf personnes, dont sept femmes, étaient jugées pour leur rôle dans cet attentat. Quatorze, dont deux femmes, ont été acquittées et huit ont écopé de peines de prison.

Parmi les sept condamnés à mort, cinq l'ont été par contumace.

L'un des deux condamnés à mort en état d'arrestation est Abdel Rahman Sabah Saoud, un apatride, qui a conduit le kamikaze jusqu'au lieu de l'attentat. Il a également apporté la ceinture d'explosifs depuis la frontière saoudienne.

Il a reconnu les faits mais déclaré que le kamikaze lui avait assuré qu'il avait l'intention de détruire la mosquée sans viser les fidèles.

Fahd Farraj Mouharib, le deuxième condamné à mort en état d'arrestation, a été présenté comme le wali (émir) de l'EI au Koweït.

- Attentat préparé en Arabie -

Parmi les cinq condamnés à mort par contumace figurent deux frères saoudiens, Mohammed et Majed al-Zahrani, qui ont introduit au Koweït la ceinture d'explosifs en la dissimulant dans une glacière, selon la justice koweïtienne.

Ils ont été arrêtés en Arabie saoudite quelques jours après l'attentat.

Les trois derniers condamnées à mort sont deux apatrides accusés de combattre dans les rangs de l'EI et un homme dont ni l'identité ni la nationalité n'ont été révélées.

Huit prévenus ont écopé de peines allant de deux à 15 ans de prison. Ils ont été reconnus coupables, entre autres, de s'être entraînés au maniement d'armes, d'avoir aidé les principaux accusés et de ne pas avoir informé les autorités du projet d'attentat.

Le propriétaire de la voiture qui a transporté le kamikaze fait partie des 14 personnes acquittées.

Les prévenus sont de nationalités koweïtienne, saoudienne et pakistanaise. Certains sont des apatrides.

L'audience s'est tenue au milieu d'un important dispositif de sécurité, avec des fouilles de toute personne entrant au palais de justice, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des voitures de police étaient aussi postées autour du palais, survolé par des hélicoptères.

Les prévenus présents au tribunal ont été installés dans des cages grillagées alors que les femmes ont pu prendre place dans la salle d'audience au milieu d'une forte présence policière.

Cette attaque au Koweït était intervenue après deux attentats commis en mai contre deux mosquées chiites de l'est de l'Arabie saoudite, qui avaient également été revendiqués par l'EI et avaient fait 25 morts au total.

Amnesty International a appelé mardi à l'annulation des condamnations à mort prononcées au Koweït, estimant qu'elles sont une réponse malavisée à ce qui a été un acte criminel totalement haineux et impitoyable.

La peine de mort n'est pas le meilleur moyen de venir à bout du terrorisme et ces condamnations ne font rien pour favoriser une culture de la loi et de la tolérance dont le Koweït a plus que jamais besoin, a dit mardi James Lynch, directeur adjoint en charge du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à Amnesty.

Elles doivent être annulées, a ajouté l'organisation en rappelant qu'un processus d'appel des condamnations est prévu au Koweït.
Partager…