Plan du site

Le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'homme en visite en Chine

151116_03_fr
communiqué de presse du 16 novembre 2015 - Union européenne
Pays :
peine de mort / Chine
Bruxelles, 16/11/2015

Le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'homme, Stavros Lambrinidis, a effectué sa deuxième visite officielle en Chine du 9 au 14 novembre 2015, se rendant à Pékin, à Guanghzou, à Shenzhen et dans la région administrative spéciale de Hong Kong.


Cette visite, organisée sous l'égide du ministère chinois des affaires étrangères et du principal interlocuteur du RSUE, le vice-ministre des affaires étrangère Li Baodong, a permis à l'UE et à la Chine de tenir des discussions approfondies à haut niveau sur les droits de l'homme.


Le RSUE s'est félicité que d'importantes avancées aient été réalisées depuis sa précédente visite, comme l'engagement pris par la Chine d'extraire soixante-dix millions de personnes supplémentaires de la pauvreté au cours des cinq prochaines années et la diminution du nombre de crimes passibles de la peine de mort. Le RSUE a également été informé du projet de réforme du "hukou", qui donnerait des droits de séjour aux travailleurs migrants.


Au cours de ses entretiens, le RSUE a une fois encore fait part des vives préoccupations de l'UE concernant les récentes arrestations, mises en détention et citations à comparaître de centaines d'avocats et de militants des droits de l'homme, dont une vingtaine manquent toujours à l'appel et sont privés de leurs droits élémentaires.


"L'État de droit suppose des avocats qui puissent exercer librement et sans crainte d'être persécutés, ainsi que des garde-fous contre les erreurs judiciaires", a déclaré M. Lambrinidis à la fin de sa visite.


Un autre point majeur des discussions aura été l'examen d'un ensemble de lois relatives à la sécurité auquel la Chine procède actuellement, dont une loi antiterrorisme, une loi sur la cybersécurité et une loi sur l'encadrement des ONG internationales. Le RSUE a engagé la Chine à modifier les dispositions qui pourraient restreindre la liberté d'expression et d'association, la liberté de religion ou de conviction, ainsi que les contacts interpersonnels, afin d'aligner les projets de lois concernés sur le droit international et les normes internationales.


"Les nombreux contacts interpersonnels et entre les acteurs de la société civile qui lient l'UE et la Chine, dans tous les domaines et à tous les niveaux, constituent un bien précieux que les deux parties sont résolues à protéger et à promouvoir. Je suis préoccupé par le fait que les dispositions restrictives qui figurent dans les projets actuels, ainsi que la mise sous tutelle de la gouvernance d'ONG étrangères au titre de la sécurité nationale, mettront à mal ces contacts", a déclaré M. Lambrinidis.


Parmi les autres sujets abordés au cours de la visite figuraient les droits de la femme, y compris le suivi de Beijing +20 et la loi contre la violence domestique en cours d'élaboration; le droit du travail, et notamment la responsabilité qui incombe à la fois au gouvernement et aux entreprises de protéger et de respecter les droits de l'homme; les droits de l'homme des personnes appartenant à des minorités ethniques ou religieuses, dont les bouddhistes, les musulmans et les chrétiens; la lutte contre la torture et les mauvais traitements et l'examen à venir de la situation en Chine par le comité des Nations unies contre la torture; la réforme de la peine de mort; la protection de la liberté d'expression, de la liberté d'information et de la liberté d'association tant en ligne que hors ligne; les avancées en matière de droits économiques et sociaux; et la protection des droits des migrants et des demandeurs d'asile en Europe.


À Pékin, en plus de ses entretiens avec le ministère des affaires étrangères, le RSUE a participé à des réunions à haut niveau avec l'administration d'État pour les affaires religieuses; le ministère de la sécurité publique; le ministère des affaires civiles; la commission des affaires législatives de l'assemblée nationale populaire; la Cour suprême populaire, l'École centrale du parti du PCC; l'Association nationale du barreau chinois; la Fédération chinoise des femmes; la Fédération chinoise des syndicats et l'Association chinoise pour l'étude des droits de l'homme.


À Guangdong, le RSUE a rencontré le vice-maire de Shenzhen et a visité les sièges de Huawei et de ZTE, où il a discuté du droit au respect de la vie privée, de la liberté d'expression et des conditions de travail en Chine et sur les sites des entreprises chinoises à l'étranger.


À Hong Kong, le RSUE s'est entretenu avec des membres importants du Conseil législatif, avec le président de la commission pour l'égalité des chances et avec le commissaire adjoint du ministère chinois des affaires étrangères. À l'université chinoise de Hong Kong, il a prononcé un discours sur la politique étrangère de l'UE en matière de droits de l'homme. Il a en outre pris la parole au cours d'un séminaire sur le commerce et le droit organisé par le consulat général du Royaume-Uni, auquel participaient des membres éminents du monde des entreprises et du droit de Hong Kong.


Enfin, tout au long de sa visite, M. Lambrinidis a pu rencontrer de nombreux acteurs de la société civile, dont des ONG, des universitaires, des avocats, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme actifs dans le domaine des droits de la femme, des droits des travailleurs et de la liberté de religion ou de conviction. Lors de ses rencontres, il a souligné l'importance que l'UE attache aux droits de l'homme en Chine et à la promotion de l'État de droit.

"Le fait que nous puissions aborder des questions délicates liées aux droits de l'homme de manière franche, ouverte et constructive témoigne de la maturité des relations qu'entretiennent l'UE et la Chine. Nous attendons avec intérêt le prochain cycle du dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme, qui aura lieu à la fin du mois à Pékin, pour poursuivre la discussion", a déclaré le RSUE à l'issue de sa visite.
Partager…