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Asia Bibi: Le TLP parle de "conséquences terribles" en cas de clémence

dépêche de presse du 8 octobre 2018 - Reuters
Pays :
peine de mort / Pakistan
ISLAMABAD (Reuters) - Une organisation islamiste radicale pakistanaise a mis en garde contre les "conséquences terribles" d'une éventuelle mesure de clémence au procès en appel de la chrétienne Asia Bibi, qui a été condamnée à mort en première instance pour blasphème.

Asia Bibi, mère de quatre enfants, a été en 2010 la première femme à être condamnée à la peine capitale en vertu de la loi très stricte au Pakistan réprimant le blasphème.

Elle a fait appel devant la Cour suprême, qui a conclu ses délibérations lundi mais a réservé son jugement, sans dire quand elle annoncerait sa décision.

Son cas a provoqué l'indignation des chrétiens du monde entier et a semé la division au sein de la société pakistanaise, où deux hommes politiques qui avaient pris position en faveur d'Asia Bibi ont été assassinés, dont le gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, abattu par son propre garde du corps.

La formation ultra-religieuse Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), qui fait de la punition du blasphème son cri de ralliement et considère l'assassin de Taseer comme un héros, a mis en garde la Cour suprême contre toute "concession ou souplesse" envers Asia Bibi.

"S'il y a la moindre tentative de la transférer dans un pays tiers, il faut s'attendre à des conséquences terribles", a déclaré le TLP.

Le blasphème envers le prophète Mahomet est passible de la peine de mort en vertu du droit pakistanais. Des dizaines de personnes ont été tuées à la suite d'accusations de blasphèmes, certaines lynchées par des foules d'hommes.

Le TLP a recueilli plus de deux millions de voix aux élections législatives du 25 juillet, même s'il n'a aucun député à l'Assemblée nationale et ne contrôle que deux sièges dans des assemblées provinciales.

En novembre 2017, le TLP avait organisé le blocus de la capitale Islamabad, à la suite d'une légère modification dans un serment religieux, ce qu'il avait interprété comme un cas de blasphème. Sept personnes avaient trouvé la mort et plus de 200 autres avaient été blessées dans des affrontements avec les forces de police, et les partisans du TLP ne s'étaient dispersés qu'après avoir passé un accord avec l'armée.
(Saad Sayeed et Drazen Jorgic; Eric Faye pour le service français)
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