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Le Canadien condamné à mort en Chine a «probablement» fait appel

dépêche de presse du 28 janvier 2019 - Agence mondiale d'information - AFP
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PÉKIN - Un Canadien condamné à mort en Chine pour trafic de drogue a «probablement» fait appel du verdict, a déclaré lundi à l'AFP son avocat, qui n'a pas d'accès direct à son client, dans une affaire qui a aggravé la crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.

Robert Lloyd Schellenberg, 36 ans, s'est vu infliger il y a deux semaines la peine capitale après un nouveau procès. Un tribunal avait ordonné en décembre de le rejuger, estimant sa condamnation à 15 ans de prison en première instance trop clémente.

Le verdict a provoqué une escalade des tensions entre Pékin et Ottawa, déjà vives depuis l'arrestation début décembre au Canada - sur demande américaine - de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei.

M. Schellenberg a annoncé la semaine dernière au cours d'une visite consulaire qu'il allait faire appel auprès de la Haute Cour du peuple de la province du Liaoning (nord-est), a souligné son avocat Zhang Dongshuo.

«La date-butoir c'est aujourd'hui (...) donc en se fondant sur ce qu'il nous a dit précédemment, il est probable qu'il ait déposé l'appel», a relevé Me Zhang, qui a déclaré attendre une notification officielle de la justice.

Le tribunal auprès duquel Robert Lloyd Schellenberg aurait déposé sa demande étant celui qui avait ordonné en décembre de le rejuger, les chances que son appel soit accepté sont faibles.

L'affaire devrait ensuite être portée devant la Cour populaire suprême, la plus haute juridiction chinoise, qui a le pouvoir de ratifier ou de rejeter les condamnations à mort.

La justice accuse M. Schellenberg, arrêté en 2014, d'avoir joué un «rôle clé» dans un trafic de drogue destiné à expédier 222 kilos de méthamphétamine en Australie. Il affirme quant à lui être un simple touriste qui a été piégé.

Le Canada a appelé la Chine à la «clémence».

Mais Ottawa est dans le collimateur de Pékin depuis l'arrestation de la dirigeante de Huawei, que la justice américaine soupçonne de complicité de fraude pour contourner les sanctions contre l'Iran.

La Chine a arrêté en décembre deux Canadiens, accusés d'avoir mené des activités «menaçant la sécurité nationale». Des arrestations largement perçues dans les pays occidentaux comme des mesures de rétorsion.

L'ambassadeur du Canada à Pékin a par ailleurs été poussé à la démission ce weekend après avoir déclaré que ce serait «très bien pour le Canada» si Washington renonçait à demander l'extradition de Meng Wanzhou.

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