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Sénégal : un officiel écarte le rétablissement de la peine de mort réclamé par une partie de l'opinion (SYNTHESE)

dépêche de presse du 22 mai 2019 - Xinhua
Pays :
peine de mort / Sénégal
DAKAR, 22 mai (Xinhua) -- Le secrétaire d'Etat sénégalais chargé de la Promotion des droits de l'homme, Mamadou Saliou Sow, a écarté mardi la possibilité de rétablir la peine de mort au Sénégal.

Réagissant aux appels lancés par une partie de l'opinion suite à la recrudescence de meurtres et de viols notée ces derniers jours dans le pays, il a affirmé que la peine de mort "ne saurait être appliqué pour le moment au Sénégal, mais l'Etat fera son travail d'identification des personnes coupables de ces crimes atroces afin de les traduire en justice".

La peine de mort, qui n'a plus été appliquée au Sénégal depuis 1967, a été abolie à la faveur du vote d'une loi par le Parlement le 10 décembre 2004.

Le débat sur le rétablissement de la peine de mort s'est intensifié à la suite d'une série de meurtres enregistrés récemment dans le pays, dont ceux de deux jeunes filles ; l'une samedi dernier à Tambacounda dans l'est du Sénégal et l'autre à Thiès (à 70 km de Dakar), tuée par son petit ami.

Ce regain de violence a amené certaines personnalités politiques et religieuses à demander le rétablissement de la peine de mort au Sénégal.

"La peine de mort, c'est un état dégradant pour le Sénégal", a signalé M. Sow, assurant que l'Etat fera tout son possible pour qu'il y ait davantage de protection des citoyens. Selon lui, le Sénégal est un Etat de droit et il compte sanctionner les individus qui ont commis ces infractions.

Pour sa part, le défenseur des droits de l'homme et fondateur d'Afrikajom Center, Alioune Tine, a estimé que "la peine de mort, c'est en réalité répondre à un crime par un autre crime".

L'ancien directeur régional de l'ONG Amnesty international a souligné que les pays qui gardent cette disposition dans leur juridiction ne l'appliquent pas, parce que "la peine de mort n'est pas dissuasive".

Tout en condamnant les crimes et viols contre les femmes, le militant des droits de l'homme a demandé à l'Etat de prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité des personnes et des biens.

Pour sa part, Moustapha Diakhaté, membre de l'Alliance pour la République (APR, parti au pouvoir), a affirmé que "le Sénégal doit sans délai donner une réponse pénale à la recrudescence des viols en se dotant d'une puissante loi instituant une peine de travaux forcés à perpétuité assortie d'une castration chimique à l'encontre des personnes reconnues coupables de ce délit".

Des organisations islamiques à l'image de "Jamra", ont de leur côté réclamé l'organisation d'un référendum sur le rétablissement de la peine de mort au Sénégal.
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