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Conférence de presse du 16 janvier 2019 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying

communiqué de presse du 16 janvier 2019 - Ministère des Affaires Etrangères chinois - Chine
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Q : Le 15 janvier, la Chambre des Communes a rejeté l'accord sur le Brexit et la déclaration politique sur le cadre des relations futures entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE) avec 202 voix pour et 432 voix contre. Le même jour, le Parti travailliste, de l'opposition, a lancé une motion de censure contre le gouvernement. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

R : La Chine a suivi de près la question du Brexit et a noté qu'il existe des désaccords au sein du Royaume-Uni et entre le Royaume-Uni et l'UE sur cette question. Nous sommes d'avis qu'un Royaume-Uni et une UE stables, ouverts et qui se développent correspondent aux intérêts des différentes parties. Nous espérons que le processus de Brexit se déroulera de manière stable et ordonnée. La politique déterminée de la Chine visant à faire progresser parallèlement le développement des relations sino-britanniques et sino-européennes ne changera pas.

Quant à la motion de censure contre le gouvernement présentée par le parti d'opposition, il s'agit d'une affaire intérieure britannique et je n'ai aucun commentaire à faire à ce sujet.

Q : Après la condamnation à mort du Canadien Robert Lloyd Schellenberg par le Tribunal populaire de seconde instance de Dalian, le dirigeant canadien a déclaré que la Chine avait prononcé une sentence de mort « arbitraire ». La Ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a qualifié la peine de mort d'« inhumaine et inappropriée ». Mais nous avons également noté que, selon des médias canadiens, Schellenberg avait déjà été condamné pour possession et trafic de drogue par des tribunaux canadiens dès 2003 et 2012. Dans le même temps, bon nombre d'internautes canadiens estiment également que le trafic de plus de 200 kg de méthamphétamine est un crime très grave et que le gouvernement canadien ne devrait pas provoquer de problèmes diplomatiques pour un trafiquant de drogue sans scrupules. Quel est votre commentaire à cet égard ?

R : J'ai également noté des reportages en la matière. À en juger par ce que vous évoquez dans votre question, il semble que certains simples particuliers au Canada sont plus sensés que leur chef de gouvernement. Je me demande si le dirigeant canadien peut expliquer clairement à la population de son pays combien de vies 222 kg de drogue pourraient emporter et combien de familles seraient privées de leur bonheur. Si la condamnation à mort de Schellenberg pour le trafic de 222 kg de drogue est inhumaine et inappropriée, alors peut-on dire qu'il serait humain et approprié de laisser la drogue coûter la vie à un plus grand nombre de personnes ? Les Chinois gardent un souvenir tout frais des malheurs causés par la drogue après la guerre de l'opium de 1840 et nous ne permettrons aux trafiquants de drogue d'aucun pays de mettre en danger la vie de la population chinoise. Si le trafic de drogue de Schellenberg s'était produit au Canada, nous aurions fait peu de cas de son jugement par le Canada. Mais le cas doit être traité conformément à la loi chinoise, puisqu'il a eu lieu en Chine.

Tout comme les commentaires de certains internautes canadiens que vous avez mentionnés, le verdict rendu par l'organe judiciaire chinois est juste, tandis que les remarques à ce sujet du leader canadien sont évidemment trop arbitraires et portent atteinte à l'image et à la crédibilité du Canada. Nous espérons que la partie canadienne respectera l'État de droit ainsi que la souveraineté judiciaire de la Chine.

Q : Selon Bloomberg, certaines entreprises publiques chinoises ont été prévenues par les départements concernés chinois, leur demandant d'éviter les voyages aux États-Unis et dans les autres pays alliés, et de prendre des précautions particulières pour protéger leurs appareils électroniques si leurs personnels doivent s'y rendre. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

R : Je ne suis pas au courant de la question concrète que vous avez évoquée. Mais toute une série de reportages que nous avons lus ces derniers temps montrent qu'il est vrai que quelques pays ont pris des mesures injustes, voire excessives, en ce qui concerne l'entrée des citoyens chinois. Dans ces circonstances, j'estime qu'un tel avertissement est approprié s'il existe.



Q : Le Ministère canadien des Affaires étrangères a demandé à la Chine d'envisager une mesure de « clémence » vis-à-vis de Robert Schellenberg. Est-ce que la partie chinoise envisagera une exception pour Schellenberg à la demande de la partie canadienne ?

R : Vous demandez si la Chine est prête à écouter la demande canadienne, mais je ne sais pas si le dirigeant canadien concerné a sérieusement écouté la position juste et ferme de la Chine. Les faits, les circonstances et l'ampleur du trafic de drogue de Schellenberg sont clairs. Vous savez vous aussi qu'un acte criminel lié à la drogue est un crime grave reconnu dans le monde entier et porte gravement atteinte à la société. Tous les pays sévissent contre ce crime. Le véritable esprit de primauté du droit implique que nous sommes tous égaux devant la loi. Le Canada se dit toujours un État de droit. Nous espérons qu'il pourra véritablement montrer son respect de l'État de droit par des actions concrètes.

(Du même journaliste) : Mais la partie canadienne a demandé la « clémence » pour que la peine capitale ne soit pas exécutée. Est-ce que la Chine acceptera cette demande ?

R : La Chine est un État de droit. Conformément aux dispositions de la Constitution, les tribunaux populaires et les parquets populaires exercent de manière indépendante les pouvoirs judiciaires et les pouvoirs du parquet selon la loi, sans aucune ingérence des organes administratifs.

Q : Comme nous l'avons appris, un responsable de la RPDC, Kim Yong-chol, viendra à Beijing demain pour se rendre aux États-Unis. Pouvez-vous confirmer cela ? Si oui, est-ce qu'il rencontrera des officiels chinois ?

R : Je crois comprendre qu'il fera escale à Beijing. Pour le moment, je n'ai pas entendu parler de l'organisation d'une rencontre.

Q : Le Premier Ministre canadien a déclaré hier que l'application de la loi est arbitraire en Chine. Le Ministre australien des Affaires étrangères par intérim s'est récemment exprimé à ce sujet, affirmant que la peine capitale ne devrait pas être appliquée dans le cas de Schellenberg et que la Chine ne devrait pas rendre un verdict aussi rapidement. La partie chinoise s'inquiète-t-elle de l'opposition de la communauté internationale ?

R : Je peux vous confirmer que nous ne sommes pas inquiets du tout. Vous venez d'évoquer l'Australie dans votre question. En fait, le nombre d'alliés du Canada peut se compter sur les doigts de la main. Ces pays ne peuvent en aucun cas représenter la communauté internationale. Pour des crimes graves nuisant à la société, comme le trafic de drogue, je pense que le consensus international est que ces crimes doivent être réprimés sévèrement. En tant que média canadien, vous devez savoir que les Canadiens partagent ce point de vue. Ils demandent également à leur gouvernement de sévir contre ces crimes, car c'est ce qu'il faut faire pour préserver, respecter et protéger la vie de la population.

En ce qui concerne la déclaration faite par des responsables australiens sur le jugement du cas de Schellenberg par la Chine, je trouve cela plutôt bizarre. Y a-t-il un lien quelconque avec l'Australie ? Selon les informations publiées par le tribunal chinois compétent, Schellenberg prévoyait de faire passer un lot de plus de 200 kg de drogue en Australie. La partie australienne souhaite-t-elle que ce lot important de drogue arrive sur son territoire et fasse du mal à sa population ? Vous pouvez demander à cet officiel australien d'expliquer en termes explicites à ses compatriotes s'il veut que ce lot de drogue parvienne dans son pays.

J'ai déjà exprimé sans équivoque la position de la Chine lors de la conférence de presse d'hier. Il est extrêmement irresponsable de la part du dirigeant canadien de qualifier d'« arbitraire » le jugement de Schellenberg par la Chine. En fait, les remarques du dirigeant canadien, dépourvues de l'esprit juridique élémentaire, montrent ce que signifie l'arbitraire.

Je vous conseille de relire ce qui a été dit par le responsable du Tribunal populaire intermédiaire de Dalian dans son interview. La partie chinoise a jugé le cas de Schellenberg conformément aux dispositions pertinentes du Code de procédure pénale en accomplissant les procédures judiciaires pertinentes, sans employer aucune procédure illégale. Tout au long du jugement, le Tribunal populaire de seconde instance de Dalian a garanti à l'avocat plaidant son droit de passer en revue les dossiers. Les dispositions sur les délais prévues dans le Code de procédure pénale ont été respectées dans toutes les étapes, de l'ouverture du dossier à l'heure et au lieu de l'audience, en passant par la constitution du tribunal collégial, l'accomplissement de la signification et la notification.

Q : Il a été rapporté que le Vice-Premier Ministre Liu He se rendra à Washington les 30 et 31 janvier pour des négociations commerciales avec les États-Unis. Pouvez-vous confirmer cela ?

R : Le porte-parole du Ministère du Commerce a présenté à maintes reprises les arrangements en vue des prochaines négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis. Les deux parties sont maintenant en communication étroite. Une chose est claire, c'est que les deux parties déploient des efforts positifs pour mettre en œuvre l'important consensus dégagé par les deux Chefs d'État et parvenir à un accord mutuellement avantageux et gagnant-gagnant à travers les négociations et consultations économiques et commerciales.

Q : La « Defense Intelligence Agency » des États-Unis a affirmé, dans son rapport sur la puissance militaire de la Chine, que la Chine fait de la « récupération de Taiwan par la force » le principal moteur de sa modernisation militaire et que la Chine a mis rapidement en place une force super-destructrice, couvrant les secteurs terrestre, aérien, maritime, spatial et informatique, pour pouvoir imposer sa volonté dans la région où elle se trouve et au-delà. Quel est votre commentaire là-dessus ?

R : Nous avons pris note du rapport intitulé Assessment on US Defense Implications of China's Expanding Global Access, publié récemment par le Département américain de la Défense, et du rapport publié récemment par la « Defense Intelligence Agency », que vous venez de mentionner. Nous avons encore besoin de temps pour étudier ces rapports de manière approfondie et méticuleuse, mais je peux vous donner une réponse préliminaire :

Ces rapports de la partie américaine, faisant fi de la réalité, sont imbus d'esprit de la guerre froide et d'idées de jeu à somme nulle, font des hypothèses et des commentaires sur la voie de développement de la Chine, ses intentions stratégiques et la construction de sa défense nationale. Ils contiennent des accusations sans fondement, extrêmement ridicules et peu professionnelles. Nous nous y opposons fermement. Nous pensons que le développement de relations saines et stables entre les forces armées chinoises et américaines profite à la Chine, aux États-Unis et au monde. Nous espérons que les forces armées américaines envisageront le développement de la Chine de manière rationnelle, objective et correcte, et préserveront l'intérêt général des relations entre les deux pays et les deux armées par des actions concrètes.

Je tiens à insister sur certains points :

Premièrement, la Chine s'est engagée dans la voie du développement pacifique. Elle développe sa force de défense nationale en l'adaptant à sa puissance globale et en comptant sur ses propres forces, dans le but de mieux préserver sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement, et de mieux maintenir la paix et la stabilité mondiales et régionales.

Deuxièmement, la Chine est un modèle pour l'observation des règles régionales et internationales. Nous soutenons que les intérêts doivent être protégés par des règles et non par des armes. En fait, comme vous l'avez tous remarqué, même une superpuissance sur le plan militaire comme les États-Unis ne peut agir comme bon lui semble. Nous espérons que les États-Unis pourront également respecter et se conformer aux règles internationales, au lieu de chercher ou même d'inventer divers prétextes pour développer davantage de forces destructrices dans le but de renforcer leur puissance militaire.

Troisièmement, la question de Taiwan relève des affaires intérieures de la Chine. Tout comme l'a déclaré le Secrétaire général Xi Jinping dans son discours prononcé lors de la conférence commémorative du 40e anniversaire de la publication du Message à nos compatriotes de Taiwan, nous souhaitons créer un vaste espace pour la réunification pacifique, œuvrer pour les perspectives de réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts, et nous ne laisserons aucune place à toute forme d'activités sécessionnistes visant à « l'indépendance de Taiwan ». Nous exhortons les États-Unis à observer scrupuleusement la politique d'une seule Chine et à préserver l'intérêt général des relations sino-américaines, ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan.

Quatrièmement, je tiens également à rappeler à certaines personnes de la partie américaine que la paix et le développement représentent la tendance de notre époque dans le monde d'aujourd'hui et les aspirations de tous les peuples du monde. Si ces personnes de la partie américaine, au lieu de lever haut le regard vers l'univers, s'obstinent à chercher des pièges en baissant la tête, voire à se passionner pour creuser des fosses, elles finiront par tomber dans les fosses creusées par elles-mêmes.
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