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Maurice : le PM se déclare en faveur de la peine de mort après le meurtre d'une policière

dépêche de presse du 26 novembre 2020 - Xinhua
Pays :
peine de mort / Maurice
PORT-LOUIS, 26 novembre (Xinhua) -- Le Premier ministre Pravind Jugnauth s'est déclaré mercredi, au lendemain du meurtre d'une policière lors d'une opération antidrogue, "être personnellement en faveur de la peine de mort", peine abolie en 1995 à Maurice.

"Ces gens, ces criminels ne méritent pas de vivre", a martelé M. Jugnauth en commentant à la presse le dernier meurtre d'une policière, celle-ci ayant été heurtée par la voiture des trafiquants et traînée sur plusieurs mètres.

Il a pourtant précisé que cette opinion ne regardait que lui et qu'il était d'avis que la peine capitale devait être appliquée "quand il y a des crimes et meurtres" ainsi que des délits liés à la drogue.

Cette déclaration fait écho à l'opinion de milliers de Mauriciens indignés par l'atrocité du crime. Le président du syndicat des policiers s'est lui aussi prononcé en faveur de la peine capitale sur sa page Facebook.

La dernière fois que cette sentence a été appliquée fut le 10 octobre 1987. C'est le Premier ministre d'alors, Sir Aneerood Jugnauth, qui a signé l'ordre d'exécution, avant de présenter le projet de loi pour l'abolition de la peine capitale en 1995.

La réintroduction de la peine de mort reste un sujet de débat à Maurice et la classe politique reste divisée sur cette question. Le Premier ministre Pravind Jugnauth, de même que son père, Anerood Jugnauth, ancien président de la République, se sont toujours prononcés en faveur de cette sanction pénale pour les auteurs de crimes atroces et les trafiquants de drogue, tandis que l'ancien Premier ministre Navin Ramgoolam y est opposé, de même que le leader du Parti social-démocrate mauricien, Xavier Luc Duval et celui du Mouvement militant mauricien, Paul Bérenger.

Pour Me Jean-Claude Bibi, avocat et ancien député, "la peine capitale n'a pas sa place dans une société moderne et civilisée". Il souligne que les pays qui y ont recours ne connaissent pas une baisse drastique de la criminalité et inversement, ceux qui n'ont pas la peine capitale ne connaissent pas un taux de criminalité très élevé.

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