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Violence conjugale: peine de mort en Chine pour l'assassin d'une blogueuse

dépêche de presse du 14 octobre 2021 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
Un Chinois qui avait tué son ex-femme en l'immolant par le feu alors qu'elle intervenait en direct sur les réseaux sociaux a été condamné à mort, a annoncé jeudi la justice.

Amuchu, une blogueuse tibétaine âgée de 30 ans aussi connue sous son surnom de Lamu, était suivie par des dizaines de milliers d'admirateurs sur le réseau social Douyin, la version chinoise de TikTok.

Elle y diffusait des images d'elle-même en promenade en montagne, en train de cuisiner ou de chanter en costume traditionnel tibétain.

En septembre 2020, alors qu'elle s'exprimait en direct sur le réseau social, son ex-mari l'avait aspergée d'essence avant d'allumer le feu. La victime décédait de ses brûlures deux semaines plus tard à l'hôpital.

Le drame avait suscité une intense émotion en Chine et ouvert un débat sur les violences conjugales -- notamment sur leur manque de sanctions en milieu rural ou bien parmi les minorités ethniques.

Amuchu avait divorcé trois mois plus tôt de son mari violent.

Ce dernier a été condamné à mort pour meurtre avec préméditation par un tribunal de la préfecture d'Aba, dans la province du Sichuan (sud-ouest) où vivent un grand nombre de Tibétains.

Son crime "était d'une cruauté extrême et son impact sur la société terriblement mauvais", a commenté la cour dans un communiqué.

Après la mort d'Amuchu, des millions d'internautes avaient réclamé justice sur les réseaux sociaux, utilisant des mots-dièse qui avaient ensuite été censurés par le pouvoir.

Le régime communiste n'a pénalisé qu'en 2016 les violences conjugales, dont aurait été victime une Chinoise sur quatre au moins une fois dans sa vie, selon une étude publiée en 2013 par la très officielle Fédération des femmes de Chine.

Pékin a récemment modifié la loi sur le divorce afin d'instituer un délai d'un mois avant d'autoriser une séparation -- une mesure destinée à lutter contre les divorces par impulsion.

La réforme a été critiquée comme risquant de maintenir inutilement des victimes aux mains de conjoints violents.
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