Un condamné à mort japonais dont la sentence a été annulée 46 ans après le verdict initial, réclame à l'État nippon l'équivalent de 1,2 million d'euros de dommages et intérêts, a annoncé jeudi son avocat.
Après un long combat judiciaire mené principalement par sa sœur, Iwao Hakamada, 88 ans, avait été déclaré en septembre dernier innocent du quadruple meurtre pour lequel il avait été condamné à mort en 1968. Il a passé plus de quatre décennies en prison, principalement dans le couloir de la mort.
Le juge avait finalement estimé que des éléments de preuve contre M. Hakamada avaient été "fabriqués", et jugé que les interrogatoires qu'il a subis étaient "inhumains" et visaient à infliger une "douleur physique et mentale", ainsi qu'à obtenir "des déclarations sous la contrainte".
M. Hakamada, désormais libre, et ses avocats ont déposé mercredi une plainte auprès du tribunal du district de Shizuoka pour exiger plus de 200 millions de yens (1,24 million d'euros) d'indemnisation de la part de l'État nippon.
C'est le montant maximum possible selon la loi japonaise sur l'indemnisation des criminels finalement innocentés, qui prévoit le versement d'une indemnité pouvant aller jusqu'à 12.500 yens (77 euros) par jour passé en détention une fois l'acquittement prononcé.
"Ce montant est loin d'être suffisant étant donné qu'il a subi la pire forme possible de confinement physique pendant si longtemps, en tant que condamné à mort", a toutefois regretté auprès de l'AFP son avocat, Hideyo Ogawa.
Le Japon et les États-Unis sont les seules grandes démocraties industrialisées à conserver la peine capitale, qui bénéficie d'un large soutien de l'opinion publique japonaise.
Iwao Hakamada est le cinquième condamné à mort à bénéficier d'un nouveau procès dans l'histoire du Japon d'après-guerre. Les quatre cas précédents ont également abouti à des verdicts d'innocence.