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Tunisie : un homme condamné à mort pour des publications hostiles à Kaïs Saïed

dépêche de presse du 6 octobre 2025 - Agence de Presse Africaine - APA
Pays :
peine de mort / Tunisie
APA-Tunis (Tunisie)
Le tribunal de Nabeul, dans le nord de la Tunisie, a prononcé mercredi 1ᵉʳ octobre la peine de mort contre un homme de 51 ans accusé d'avoir publié sur Facebook des messages considérés comme offensants à l'égard du président Kaïs Saïed, de la ministre de la Justice et de l'appareil judiciaire. Le contenu précis des publications n'a pas été rendu public.

Selon son avocat, Me Oussama Bouthelja, la condamnation repose sur les articles 67 et 72 du Code pénal tunisien, ainsi que sur le décret-loi 54 relatif à la diffusion de fausses informations, un texte largement critiqué pour son usage répressif contre les voix dissidentes. L'article 72 prévoit la peine capitale pour tout acte visant à « changer la forme du gouvernement ». L'avocat a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Cette condamnation, rarissime dans le pays, a provoqué une vague d'indignation au sein de la société civile. Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT) a dénoncé un « précédent très grave » et une « bévue monumentale » commise contre « un père de trois enfants ». L'organisation y voit « un signe alarmant de la dérive autoritaire de la justice tunisienne », accusée de servir les intérêts du pouvoir exécutif.

Si la peine capitale est toujours prévue par le droit tunisien, aucune exécution n'a été appliquée depuis plus de trente ans. Cette affaire intervient dans un climat politique tendu, marqué par la multiplication des arrestations de journalistes, d'opposants et de militants depuis la promulgation du décret-loi 54 en 2022.

Cette condamnation illustre la crispation croissante du régime tunisien face à la critique en ligne et suscite de vives inquiétudes sur l'avenir de la liberté d'expression dans le pays, autrefois salué comme le berceau du printemps arabe.
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