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La FIDH dénonce la peine de mort au Japon

dépêche de presse du 21 mai 2003 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Japon
PARIS (AP) - Procès inéquitables, conditions de détention cruelles et dégradantes... la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme dénonce l'application de la peine de mort au Japon, qui est selon elle "contraire à la dignité humaine".

Dans un rapport intitulé "La Peine de mort au Japon, une pratique indigne d'une démocratie", la FIDH souligne que depuis 1993, 43 détenus ont été pendus au Japon et que 56 autres condamnés attendent dans les couloirs de la mort.

Or, "en dépit des efforts du barreau japonais pour améliorer le système de défense, les détenus japonais, et particulièrement les condamnés à mort, ne bénéficient pas d'un procès équitable", affirme l'organisation dans un communiqué. La FIDH dénonce notamment "la pratique du 'Daiyo Kangoku', qui permet de détenir des suspects dans des commissariats de police pendant 23 jours". "Les aveux, qui peuvent être recueillis à la suite de pressions particulièrement fortes, servent de base à l'acte d'accusation."

Les conditions de détention des condamnés à mort sont en elles-mêmes "des traitements cruels, inhumains et dégradants", s'insurge la FIDH, qui cite notamment un manque de soins et l'absence de chauffage ou de climatisation dans la plupart des cas.

Les détenus, soumis à un isolement presque total dans une cellule de 5m2, ne sont informés de leur exécution que le matin même de leur pendaison. Il revient au ministre de la Justice de donner l'ordre d'exécution dans les six mois suivant le prononcé de la peine, note la FIDH.

Mais dans la pratique, "cette règle n'est jamais respectée et certains condamnés à mort ont passé plusieurs dizaines d'années en prison en se demandant chaque matin s'ils vont ou non être pendus", souligne l'organisation. Elle cite notamment le cas de Sakae Menda, "qui a passé 34 ans en prison avant d'être acquitté".

La FIDH appelle le Conseil de l'Europe à suspendre pour un an renouvelable le statut d'observateur du Japon et à proposer de promouvoir l'abolition de la peine capitale dans ce pays à l'occasion de la prochaine session de l'assemblée parlementaire du 23 au 27 juin prochain. Elle demande aussi à l'Union européenne d'inclure systématiquement la question de la peine de mort dans le dialogue avec le Japon, à tous les niveaux.
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