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Soudan/Darfour: libération de 57 membres du groupe rebelle JEM

dépêche de presse du 24 février 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Soudan
KHARTOUM - Les autorités soudanaises ont libéré mercredi 57 prisonniers du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), soit la moitié des détenus liés à l'attaque menée en mai 2008 dans la banlieue de Khartoum par ce groupe rebelle du Darfour.

"Nous avons augmenté de 30% à 50% le nombre de personnes libérées. Nous libérons aujourd'hui 57 personnes, dont 50 étaient condamnées à mort, 5 à une peine de prison et deux étaient sous enquête", a déclaré le ministre de la justice, AbdelBasit Sabdarat, à la prison de Kober, en banlieue de Khartoum.

Un photographe de l'AFP sur place a constaté la libération des prisonniers qui ont quitté la prison en autobus. "Oui, les 57 détenus ont été libérés", a confirmé un haut responsable soudanais.

Le président soudanais Omar el-Béchir avait annoncé le week-end dernier l'annulation des peines de mort et la libération rapide de 3O% des prisonniers de guerre du JEM, après l'annonce d'un accord politique entre ce groupe rebelle et le gouvernement soudanais signé officiellement mardi à Doha, au Qatar.

"Nous venons de libérer 50% des détenus" du JEM liés à l'attaque d'Omdurman, a déclaré mercredi le président Béchir lors d'un discours à El-Facher, capitale historique du Darfour, assurant que l'autre moitié allait être libérée lorsqu'un cessez-le-feu définitif sera signé avec ce groupe rebelle.

Le JEM et le Soudan ont signé officiellement mardi à Doha, au Qatar, un accord politique prévoyant un cessez-le-feu temporaire et la signature d'ici le 15 mars d'une paix définitive entre ce mouvement rebelle et les autorités soudanaises.

Le JEM, plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, avait lancé en mai 2008 une attaque sans précédent contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman. Les rebelles avaient été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de violents combats qui ont fait 220 morts.

Des tribunaux spéciaux avaient été créés pour juger les personnes arrêtées dans la rafle ayant suivi l'attaque d'Omdurman. Cent cinq personnes condamnées à mort pour cette attaque croupissaient en prison.

Un peu moins d'une centaine de supporters du JEM faisaient le pied de grue devant la prison de Kober dans l'attente de la libération imminente. "Nous accueillons favorablement le choix de la paix et la libération des prisonniers de guerre...", ont scandé les manifestants.

"Nous félicitons nos héros pour leur grande patience", pouvait-on lire sur une bannière tenue par les manifestants. "Oui, nous reprenons nos droits, la liberté et la justice", pouvait-on aussi lire.

Deux demi-frères du chef du JEM, Khalil Ibrahim, avaient été condamnés à la peine de mort après l'attaque d'Omdurman, mais n'ont pas été libérés, selon la liste des libérations transmise à la presse.
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