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Chine: le principal accusé des procès antimafia de Chongqing exécuté

dépêche de presse du 6 juillet 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
PEKIN — Le principal accusé dans les retentissants procès antimafia de la métropole de Chongqing (sud-ouest de la Chine), un ex-responsable de la police et de la justice, a été exécuté mercredi, a annoncé l'agence Chine Nouvelle.

Wen Qiang, 54 ans, ancien haut responsable de la police et de la justice entre 1996 et 2009 dans cette municipalité géante de 30 millions d'habitants, avait été condamné à mort en avril pour corruption, protection et tolérance de groupes mafieux, et viol.

Il a été exécuté à Chongqing, a indiqué Chine Nouvelle, sans plus de détails.

Wen était l'un des plus hauts responsables pris dans les filets d'une spectaculaire opération "mains propres" lancée l'année dernière à Chongqing, sous l'égide du nouveau secrétaire du Parti communiste, Bo Xilai, fils d'un révolutionnaire communiste, ancien ministre du Commerce et valeur montante de la politique chinoise.

Au cours de cette opération plus de 3.300 personnes ont été arrêtées et des centaines poursuivies en justice.

Le procès de l'ancien responsable avait fasciné le public chinois, avec des détails parfois scabreux sur une affaire qui avait révélé l'alliance entre responsables locaux et criminels.

Durant les cinq jours du procès en février, Wen Qiang avait nié toute corruption, expliquant notamment avoir reçu des cadeaux pour son anniversaire ou pour les fêtes de fin d'année.

Selon les juges, ce petit homme au visage rond et sa femme ont reçu des pots-de-vins, en liquide ou sous sous forme de biens, pour un montant de plus de 12 millions de yuans (1,2 million d'euros).

Selon les juges, Wen Qiang a protégé plusieurs groupes mafieux, dont celui dirigé par sa belle-soeur, Xie Caiping, 46 ans -- condamnée à 18 ans de prison en novembre--, empêchant même en septembre 2007 la police de Chongqing "d'enquêter sur un meurtre commis par un mafieux, ce qui a permis au suspect d'échapper aux forces de l'ordre".

Il a également été reconnu coupable d'avoir violé dans un hôtel une étudiante en août 2007, après l'avoir enivrée.

Enfin, la justice n'a pas pu déterminer l'origine d'une partie de son patrimoine, pour un montant de plus de dix millions de yuans.

Trois de ses comparses, ses "hommes de main" selon les médias chinois, également des anciens responsables de la police, se sont vu infliger des peines de prison ferme allant de 17 ans et demi à 20 ans.

Sa femme, Zhou Xiaoya, a été condamnée à une peine moins lourde -- 8 ans -- car elle s'était rendue aux autorités.
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