Plan du site

Reprise des exécutions au Liban après cinq ans de moratoire 

dépêche de presse du 17 janvier 2004 - Reuters
Pays :
peine de mort / Liban
BEYROUTH (Reuters) - Le Liban a de nouveau procédé à des exécutions samedi, après un moratoire de cinq années.

"C'est fait", a déclaré Ibrahim Hariri, avocat de deux des trois condamnés exécutés dans la cour de la prison de Roumieh à Beyrouth. Deux ont été fusillés, le troisième a été pendu.

Il s'agit des premières exécutions appliquées au Liban depuis l'arrivée à la présidence d'Emile Lahoud fin 1998. Le chef de l'Etat est tenu de confirmer chaque exécution.

La fin de ce moratoire a été critiquée par l'Union européenne et les mouvements de défense des droits de l'Homme.

Amnesty International a déploré que l'espoir suscité par le moratoire de facto appliqué dans le pays avait été anéanti par l'exécution de ces trois hommes.

Badie Hamadeh, fusillé par un peloton d'exécution, avait été condamné pour le meurtre de trois membres des forces de sécurité en 2002. Il aurait des liens avec Osbat Al Ansar, classé par Washington comme groupe "islamiste terroriste".

Ahmed Mansour, qui a été pendu, a été condamné pour le meurtre de huit collègues. Il avait ouvert le feu dans le bureau d'un fonds de retraite de l'enseignement.

Le troisième homme, Remi Zaatar, a été reconnu coupable du meurtre de trois personnes lors d'une attaque à main armée, a indiqué Amnesty.

Selon l'organisation basée à Londres, des peines capitales ont été infligées à 24 autres personnes. De sources gouvernementales toutefois, on indique que le verdict a été commué pour six d'entre eux à une peine de réclusion à perpétuité assortie de travaux forcés.

A PARIS, le ministère des Affaires étrangères a condamné ces exécutions et regretté "vivement que les autorités libanaises n'aient pas entendu les appels de la France, de plusieurs États membres et de la présidence irlandaise de l'Union européenne". "Nous appelons les autorités libanaises à ne pas procéder à d'autres exécutions et à reprendre le moratoire sur la peine de mort", dit le Quai d'Orsay.
Partager…