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Tunisie: Moncef Marzouki regrette la non abolition de la peine de mort

dépêche de presse du 8 janvier 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Tunisie
Le Président tunisien Moncef Marzouki a regretté mercredi 8 janvier l'adoption par l'Assemblée nationale constituante (ANC) d'un article de la future Constitution qui ne prévoit pas d'abolition de la peine capitale et empêche la Tunisie de se hisser au niveau d'autres démocraties.

L'article 21 du futur texte fondamental de la Tunisie disposant que "le droit à la vie est sacré, il ne peut lui être porté atteinte que dans des cas extrêmes fixés par la loi" a été adopté lundi, mais un amendement abolissant la peine de mort a été rejeté face à l'opposition notamment de la majorité islamiste.

"Le Président de la République fait part de son profond regret du maintien de l'article 21 sans introduire les changements proposés (par le chef de l'Etat réclamant la fin de la peine de mort, ndlr) dans une correspondance envoyée à l'ANC le 1er juin 2013", selon un communiqué de la Présidence.

M. Marzouki estime que "la peine de mort n'a jamais eu d'effet pour limiter les crimes et a été toujours utilisée pour liquider les opposants".

"C'est très regrettable que le maintien de l'article 21 ne permettra pas à la Tunisie de faire partie des pays qui ont abandonné cette sanction et qui représentent une majorité dans le monde, regroupant tous les pays démocratiques dont la Turquie qui est tout aussi attachée que la Tunisie à l'islam", ajoute le communiqué.

M. Marzouki a appelé à maintes reprises à l'abolition de la peine de mort, une revendication de plusieurs ONG dont Amnesty international ou Human Rights Watch.

La Tunisie a connu 135 exécutions depuis l'indépendance (1956) dont 129 sous le règne du premier président de la République Habib Bourguiba. La peine capitale n'a cependant pas été appliquée depuis le début des années 1990.
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