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Chine : un tribunal condamne à mort deux jeunes Ouïghours pour l'assassinat d'un imam

dépêche de presse du 29 septembre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
Un tribunal chinois a condamné à mort deux jeunes Ouïghours, dont un âgé de 18 ans, ainsi qu'un troisième à la prison à vie, pour l'assassinat en juillet de l'imam de la mosquée de Kashgar, deuxième ville du Xinjiang.

Ce verdict, rendu dimanche par le tribunal populaire de Kashgar, dans l'extrême ouest de la Chine, porte à plus de 25 le nombre de peines capitales prononcées ces derniers mois pour des violences liées au Xinjiang (ouest), immense région à dominante musulmane rétive à la tutelle de Pékin.

Selon le journal Global Times, Gheni Hesen - également identifié sous son nom sinisé de Aini Aishan - et Nurmemet Abidilimit ont été condamnés à la peine capitale pour l'assassinat à coups de hache le 30 juillet de Jume Tahir, l'imam de la mosquée de Kashgar, âgé de 74 ans, juste après la prière du matin.

Gheni Hesen est âgé de 18 ans, selon le China Daily. Nurmemet Abidilimit est également un «adolescent», selon le journal qui ne précise pas son âge. Un troisième, Atawulla Tursun, accusé d'avoir fourni les armes, a écopé de la perpétuité.

Deux autres assaillants, Turghun Tursun et Memetjan Remutillan, avaient été abattus sur place par la police.

La décision de tuer l'imam de la prestigieuse mosquée de Kashgar, la plus grande de Chine, aurait été prise par Gheni Hesen en raison de son impact attendu. Selon lui, d'après le China Daily, l'imam «falsifiait» le Coran.

Nommé par Pékin - qui exerce un contrôle étroit sur les pratiques religieuses - l'imam Tahir s'exprimait volontiers dans les médias d'Etat et s'y montrait très critique sur les violences commises par des Ouïghours et les idées séparatistes.

Influencé par «l'extrémisme religieux» selon la presse chinoise, Gheni Hesen aurait «formé» ses camarades grâce à des vidéos exposant des activités «terroristes». Il avait été arrêté à Hetan, au sud de Kashgar.

Au moins 21 exécutions ont déjà été annoncées par les autorités ces derniers mois: huit fin août pour des «attentats terroristes» liés au Xinjiang --dont une attaque commise place Tiananmen à Pékin en octobre 2013-- et 13 en juin pour des attentats dans la région.

Trois autres peines capitales ont été prononcées en septembre pour la tuerie à l'arme blanche commise à la gare de Kunming (sud de la Chine) le 31 mars, faisant 31 morts, imputée à des «séparatistes» ouïghours.

Turcophones musulmans, les Ouïghours constituent la première ethnie du Xinjiang, avec une dizaine de millions d'individus.

Parmi eux, une frange radicalisée est, selon Pékin, à l'origine de violences meurtrières qui ont fait plusieurs centaines de morts au Xinjiang depuis un an.

En réaction, le gouvernement a lancé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s'est traduite par des centaines d'interpellations et des condamnations de masse à l'issue de procès expéditifs.
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