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Indonésie: l'Australie demande d'épargner ses ressortissants condamnés à mort

dépêche de presse du 19 janvier 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
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L'Australie a solennellement demandé lundi à l'Indonésie d'épargner ses ressortissants condamnés à mort pour trafic de drogue après l'exécution la veille de six détenus, dont cinq étrangers, passés par les armes malgré les appels pressants de leurs gouvernements.

Le Premier ministre australien Tony Abbott a une nouvelle fois écrit à son homologue indonésien Joko Widodo pour obtenir la grâce de deux Australiens qu attendent dans le couloir de la mort, a indiqué à Canberra la ministre des Affaires étrangères Julia Bishop.

«Le gouvernement australien continuera à émettre des protestations au plus haut niveau», a-t-elle ajouté.

Le Brésil et les Pays-Bas ont rappelé leurs ambassadeurs à Jakarta après l'exécution dimanche de deux de leurs ressortissants fusillés en même temps que quatre condamnés du Malawi, du Nigeria, du Vietnam et d'Indonésie.

Ces six détenus avaient été condamnés entre 2000 et 2011 pour trafic de stupéfiants, à l'exception du Néerlandais, reconnu coupable d'avoir orchestré la production d'ecstasy dans une gigantesque usine.

Tous avaient formulé une demande de grâce, rejetée par le président Joko Widodo, arrivé au pouvoir fin octobre.

Une Britannique de 56 ans arrêtée en 2013 à Bali avec près de cinq kilos de cocaïne est actuellement dans le «couloir de la mort», de même que deux Australiens. Un Français, Serge Atlaoui, condamné en 2007 à la peine capitale pour avoir travaillé dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy, près de Jakarta, attend le résultat d'un recours devant la Cour suprême.

La France a exprimé dimanche sa «préoccupation» à son égard.

Un des deux Australiens, Myruan Sukumaran, a vu son appel à la clémence rejeté le mois dernier. Son complice, Andrw Chan, attend le résultat de son appel.

L'Indonésie est restée sourde aux récentes exhortations du chef de la diplomatie australienne, invoquant «l'état d'urgence» en matière de stupéfiants. D'après les autorités, jusqu'à 50 jeunes Indonésiens meurent chaque jour d'avoir consommé de la drogue et le pays compte environ 4,5 millions de toxicomanes pour 250 millions d'habitants.

L'Australie «est opposée à la peine de mort et opposée à l'exécution de citoyens australiens par un autre pays», a martelé Julia Bishop. «Je ne crois pas que la peine capitale puisse résoudre la question du trafic de drogue», a-t-elle ajouté.

Selon les autorités indonésiennes, une vingtaine de détenus au total sont en attente d'être passés par les armes.
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