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L'ex-président islamiste Mohamed Morsi condamné à mort

dépêche de presse du 16 mai 2015 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Pays :
peine de mort / Egypte
L'ex-président islamiste égyptien Mohamed Morsi, destitué par l'armée en 2013, a été condamné à mort en première instance samedi pour des évasions de prison et des violences durant la révolte populaire de 2011. Il peut encore faire appel.

Le guide suprême de sa confrérie des Frères musulmans, Mohamed Badie, ainsi que son numéro deux Khaïart al-Chater, figurent parmi les dizaines de personnes ayant écopé de la peine capitale. Celle-ci doit, pour tous les condamnés, recueillir l'avis, non contraignant, du mufti d'Egypte avant d'être confirmée ou infirmée le 2 juin.

M. Morsi, premier président jamais élu démocratiquement en Egypte, peut faire appel. Il avait déjà été condamné à 20 ans de prison il y a trois semaines dans un premier procès pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature d'un an.

À Istanbul, un ancien ministre du gouvernement Morsi, Amr Darrag, a dénoncé la décision de la cour et a demandé à la communauté internationale de prendre des mesures pour que l'ancien président échappe à la peine de mort.

"Il s'agit d'un verdict politique, c'est un assassinat que l'on s'apprête à commettre et il faut que la communauté internationale l'empêche", a déclaré Amr Darrag, fondateur du Parti de la justice et de la liberté, aile politique des Frères musulmans.

Le tribunal qui le jugeait au Caire samedi devait prononcer les verdicts dans deux procès. Le premier concernait M. Morsi et 128 co-accusés, dont des membres des Frères musulmans, du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, pour des évasions massives de prison suivies d'attaques visant la police pendant la révolte de 2011.

Dans le cadre de cette affaire, des dizaines de personnes ont été condamnées à mort, dont M. Morsi, Mohamed Badie et le prédicateur islamiste qatari Youssef al-Qardaoui.

Le second procès était relatif à une affaire d'espionnage, entre 2005 et 2013, notamment au profit du Hamas, du Hezbollah et de l'Iran.

L'ex-président et 35 autres personnes étaient accusées d'avoir fourni "des rapports de sécurité" à l'Iran. Ils répondaient également d'espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah "en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'Etat". Seize personnes ont été condamnées à mort, dont une femme. Ceux qui ont échappé à la peine capitale dans cette affaire, comme M. Morsi, connaîtront leur sort le 2 juin.

Sur les 165 accusés au total jugés samedi, seuls 50 étaient présents dans le box des accusés, dont M. Morsi, qui comparaissait souriant dans une cage insonorisée.
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