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Sénégal : deux ONG islamiques pour un référendum sur la restauration de la peine de mort

dépêche de presse du 21 novembre 2016 - Agence de Presse Africaine - APA
Pays :
peine de mort / Sénégal
APA-Dakar (Sénégal) -
Les ONG islamiques sénégalaises Jamra et Mbagn Gacce suggèrent au président de la République, Macky Sall, la tenue d'un référendum sur la restauration de la peine de mort en vue de pouvoir faire face à l'"insécurité et (à la) criminalité galopante" dans le pays.

"JAMRA et MBAÑ GACCE voudraient respectueusement suggérer au chef de l'Etat, qu'en sus de la nécessité vitale de consacrer à la problématique de la sécurité un Conseil présidentiel spécial, d'organiser une consultation populaire (référendum) sur l'opportunité d'abroger la Loi 2004-38, du 28 décembre 2004, portant abolition de la peine de mort au Sénégal. A la lumière de la forte indignation des populations, largement perceptible à travers les «talk-shows» des médias, il y a fort à craindre qu'elles se hâteront de saisir cette opportunité pour exprimer, démocratiquement, leur impatience à faire changer la peur de camp !", écrivent les deux ONG dans un communiqué conjoint.

Selon elles, onze ‘'crimes crapuleux'' ont été enregistrés au Sénégal en moins de deux mois. Samedi dernier, une vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été égorgée chez elle dans la banlieue dakaroise, par son chauffeur. Quelques jours auparavant, deux employés d'une pharmacie à Ndioum (Nord) avaient eu la tête fracassée par des briques. Dans le même temps, un chauffeur de taxi a été tué par balle dans une station d'essence à Dakar.

"De nos jours, s'indignent les deux ONG, on ne court plus seulement le risque de se faire lâchement agresser dans la rue en plein jour, mais les honnêtes citoyens ne sont plus en sécurité même chez eux! Comme en atteste l'agression mortelle, ce samedi, de la vice-présidente du Conseil économique et social, adjointe au maire de Pikine-Ouest, Fatoumata Matar Ndiaye, victime, le jour même du Magal, d'un effroyable assassinat dans son propre domicile, au quartier Khourounar. Forfait d'autant plus ignoble que la victime portait encore fraichement le deuil de son défunt mari !".

Face à la montée en puissance de la criminalité, des voix s'élèvent pour réclamer le retour de la peine de mort abolie le 10 juillet 2004 au Sénégal qui depuis l'indépendance en 1960 n'a connu que deux exécutions à la peine capitale. En 1967, Abdou Faye, reconnu coupable du meurtre d'un député, a été passé par les armes de même que Moustapha Lô, jugé coupable d'une tentative d'assassinat du chef de l'Etat de l'époque, Léopold Senghor. Ce dernier avait rejeté les deux demandes de grâce de l'inculpé.

Depuis 2013, le député Seydina Fall promet de déposer une proposition de loi pour la légalisation de la peine de mort au Sénégal.

Pour les organisations de défense des droits de l'homme, le retour de la peine de mort serait une régression pour le pays.
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