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Japon: le gangster assassin du maire de Nagasaki condamné à mort

dépêche de presse du 26 mai 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Japon
Tokyo - Un tribunal japonais a condamné lundi à la peine de mort un membre de la pègre pour l'assassinat l'an dernier en pleine rue du maire de Nagasaki, grand port du sud du pays et symbole du pacifisme, un crime crapuleux qui avait profondément choqué le Japon.

Tetsuya Shiroo, un yakuza de 60 ans membre chevronné du principal syndicat du crime du Japon, le Yamaguchi-gumi, a été reconnu coupable par le tribunal du district de Nagasaki d'avoir tué par balles le maire Iccho Ito le 17 avril 2007, en pleine campagne pour les élections municipales.

Il s'agit d'un «crime prémédité, avec une forte intention meurtrière. Shiroo a pris la décision de l'assassiner immédiatement après qu'il eut annoncé sa candidature», a estimé dans son verdict le président Yoshimichi Matsuo.

L'assassin «a voulu assouvir sa rancune en contrecarrant la campagne du maire pour obtenir un quatrième mandat. Par cet acte, il a voulu montrer son pouvoir», a ajouté le magistrat.

Selon le tribunal, Shiroo avait décidé de tuer le maire car il était en conflit avec l'administration municipale pour une affaire d'indemnisation après un accident de la circulation.

Pendant son procès, Shiroo avait affirmé qu'il acceptait d'être pendu pour son crime. «Je souhaite sincèrement recevoir le châtiment suprême», a-t-il déclaré à l'audience, cité par l'agence de presse japonaise Jiji.

La peine capitale est exécutée par pendaison au Japon. Une centaine de condamnés patientent actuellement dans les couloirs de la mort des prisons japonaises et attendent généralement plusieurs années, voire plusieurs décennies, avant d'être finalement conduits au gibet.

Iccho Ito était un pacifiste convaincu étiqueté indépendant. Il était né quelques semaines après le bombardement atomique de Nagasaki par l'aviation américaine qui avait fait plus de 70 000 morts le 9 août 1945, trois jours après celui de Hiroshima.

Le procureur avait réclamé la peine capitale contre Shiroo. Dans son réquisitoire, il avait qualifié l'assassinat d'«acte particulièrement exécrable, terroriste», destiné à «saboter une élection d'une façon sans précédent dans l'histoire criminelle de notre pays».

Les assassinats par balles sont très rares au Japon, où la circulation des armes est extrêmement réglementée. Mais les agressions d'hommes politiques par des militants d'extrême droite --souvent liés à la pègre-- sont en revanche relativement fréquentes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Déjà en 1990, le prédécesseur de M. Ito, Hitoshi Motoshima avait lui-même été grièvement blessé par balles par le chef d'une organisation d'extrême droite, à la suite d'une déclaration qu'il avait faite sur la responsabilité de l'empereur Hirohito pendant la deuxième guerre mondiale.

En 2002, un ultra-nationaliste avait poignardé à mort un parlementaire de l'opposition, Koki Ishii, réputé pour ses prises de position virulentes contre la corruption.
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