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L'Indonésie justifie l'exécution des trafiquants de drogue

dépêche de presse du 22 avril 2016 - Reuters
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DJAKARTA, 22 avril (Reuters) - Les autorités indonésiennes ont justifié vendredi leur recours à la peine de mort pour les trafiquants de drogue en dépit des critiques internationales et des appels à la clémence.

"L'Indonésie et les pays partageant la même vision sont soumis à différents défis face aux affaires de drogue, et la peine de mort est l'une des options fondées sur la souveraineté de la loi de chaque pays", a souligné le ministère indonésien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le représentant indonésien a été fraîchement accueilli cette semaine lors de la conférence internationale organisée par l'Assemblée générale des Nations unies sur la lutte contre la drogue.

A contre-courant de la nouvelle approche esquissée lors de cette conférence, qui a mis l'accent sur la santé publique et les droits de l'homme, il a défendu pareillement le droit souverain à opter pour les exécutions capitales.

Le président indonésien Joko Widodo a fait de la drogue une "urgence nationale" aussi grave que les menaces que représentent les groupes armés présents dans le pays de 250 millions d'habitants.

L'exécution l'an dernier de 14 trafiquants condamnés à mort, dont quatre Nigérians, deux Australiens et un Brésilien, et la vague de critiques qui a suivi ont conduit Djakarta à observer une forme de moratoire sur les exécutions.

Mais le procureur général indonésien a annoncé au début du mois que les exécutions allaient reprendre. "Nous n'arrêterons pas, nous allons renforcer la guerre contre la drogue", a dit H.M. Prasetyo. Il a refusé de préciser les identités des condamnés concernés, mais a indiqué que des étrangers étaient au nombre.

Un ressortissant français, Serge Atlaoui, a été condamné à mort pour trafic de stupéfiants. La justice indonésienne a rejeté au mois de juin dernier son ultime recours en grâce.

Agé de 51 ans, ce soudeur de formation clame son innocence.

Venu en Indonésie en 2005 pour un chantier, il dit avoir ignoré que l'usine où il travaillait cachait un laboratoire de fabrication d'ecstasy. Les autorités françaises ont appelé à plusieurs reprises l'Indonésie à ne pas l'exécuter.
(Kanupriya Kapoor, Henri-Pierre André pour le service français)
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