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Amnesty demande la libération d'un blogueur mauritanien

dépêche de presse du 8 novembre 2018 - Agence de Presse Africaine - APA
Pays :
peine de mort / Mauritanie
Cheikh Ould Mohamed M'Kheitir Alexander Martinez
APA-Dakar (Sénégal) - La branche ouest-africaine de l'ONG Amnesty International a demandé, jeudi à Dakar, la "libération" et la "protection" du blogueur mauritanien Mohamed Cheikh Mkhaitir, 35 ans, détenu depuis 2014 dans son pays après avoir publié un blog jugé blasphématoire.

Le blogueur a été "arrêté le 2 janvier 2014 pour avoir publié, en décembre 2013, un billet de blog sur l'esclavage et la discrimination, notamment à l'égard de la caste des forgerons, dont il fait partie".

Ainsi, "en maintenant Mohamed Mkhaitir en détention, les autorités mauritaniennes font preuve d'un profond mépris à l'égard de l'état de droit. Cet homme est un prisonnier d'opinion dont la vie est entre les mains des autorités simplement parce qu'il a exercé, pourtant de manière pacifique, son droit à la liberté d'expression", a notamment déclaré Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne pour l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International.

Elle s'exprimait jeudi lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'ONG internationale des droits humains, à Dakar, et s'est préoccupée du coup de "l'état de santé et mental" de Mkhaitir, condamné en première instance "à la peine de mort" avant de voir, en novembre 2017, l'annulation de cette sentence par la Cour d'appel mauritanienne.

Cependant, le blogueur mauritanien est "toujours détenu dans un lieu secret, où il n'a que des contacts très limités avec sa famille et ne peut consulter ses avocats, car les autorités n'ont pas appliqué la décision de libération rendue par une cour d'appel le 9 novembre 2017", a déploré Amnesty International dans un communiqué conjoint signé avec une trentaine de groupes de défense des droits humains.

Ces ONG exigent en même temps des autorités mauritaniennes "la libération rapide et dans les meilleures conditions de sécurité" de Mkhaitir.

Pour François Patuel, chercheur d'Amnesty sur l'Afrique de l'Ouest, "ce qui est arrivé à Mkhaitir est tragique et est une entrave à la liberté d'expression".

"Il y a un effort en Mauritanie pour saper le travail de ceux qui luttent contre l'esclavage et la discrimination", a déploré M. Patuel, avant d'appeler "l'ensemble des partenaires techniques et financiers de la Mauritanie d'interpeller ce pays pour que les défenseurs des droits humains soient mieux protégés".
(Oumar Dembélé)
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