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Chine: nouveau procès pour un Canadien accusé de trafic de drogue

dépêche de presse du 29 décembre 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
Pékin - Une cour d'appel du nord-est de la Chine a renvoyé samedi devant les tribunaux le cas d'un Canadien accusé de trafic de drogue, estimant que sa condamnation à 15 ans de prison en première instance était "trop indulgente", dans un contexte de tensions diplomatiques grandissantes entre Pékin et Ottawa.

La Haute Cour du peuple du Liaoning, devant laquelle Robert Lloyd Schellenberg comparaissait en appel samedi, a estimé que le précédent jugement rendu en novembre, le condamnant à 15 ans de prison et à 150.000 yuans d'amende (environ 19.000 euros), était "clairement inapproprié" au vu de la gravité de ses crimes.

M. Schellenberg est accusé d'avoir joué un "rôle important" dans un trafic de stupéfiants ainsi que d'avoir pris part à un réseau international de trafic de drogue, a indiqué la cour, renvoyant son dossier devant la cour basse de Dalian (également dans la province du Liaoning), où il avait été jugé en première instance. Aucune date n'a été fixée pour ce nouveau procès.

Contactée par l'AFP, la Haute Cour du peuple du Liaoning n'a pas voulu faire de commentaire pour le moment, mais a signalé que des membres de l'Ambassade du Canada en Chine et des médias étrangers avaient assisté à l'audition.

A Ottawa, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que celui-ci suivait cette affaire depuis plusieurs années et "continuerait à fournir une assistance consulaire" à M. Schellenberg et à sa famille. Le porte-parole a ajouté ne pas être en mesure de donner d'autres détails en raison de la législation canadienne sur la protection de la vie privée.

La Chine applique une politique de tolérance zéro concernant le trafic de drogue et a déjà condamné à mort plusieurs étrangers jugés coupable de trafic impliquant de grandes quantités de drogue.

En 2014, un Japonais avait été condamné à mort à Dalian pour des infractions liées aux drogues, selon des médias et des diplomates japonais. Quatre autres Japonais avaient été exécutés en 2010 pour le même chef d'accusation.

La Chine avait aussi condamné à mort en 2013 un trafiquant de drogue philippin, ignorant la requête de Manille d'épargner sa vie, selon le ministère philippin des Affaires étrangères.

Si une sanction aussi rude que la peine de mort était prononcée à l'encontre de M. Schellenberg, elle pourrait mettre à rude épreuve les liens entre Pékin et Ottawa, déjà mis à mal ces dernières semaines après l'arrestation en Chine de deux ressortissants canadiens.

L'ancien diplomate Michael Spavor et le businessman Michael Kovrig ont été arrêtés le 10 décembre pour activités "menaçant la sécurité nationale" de ce pays.

Ces incarcérations ont été largement perçues en Occident comme une mesure de rétorsion après l'interpellation début décembre à Vancouver de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, à la demande de la justice américaine.

Washington soupçonne cette dirigeante d'entreprise de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Elle a été libérée sous conditions.

Une enseignante canadienne accusée d'avoir travaillé illégalement avait également été interpellée en Chine, avant d'être libérée vendredi.
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