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USA: malgré un juré raciste, la Cour suprême ferme la porte à un nouveau procès

dépêche de presse du 18 mars 2019 - Agence mondiale d'information - AFP
La Cour suprême des Etats-Unis a refusé lundi d'ouvrir la voie à un nouveau procès pour un Afro-Américain condamné à la peine de mort par un jury dont un membre s'était demandé "si les Noirs avaient une âme".

Keith Tharpe, qui a été reconnu coupable de l'assassinat de sa belle-soeur en 1990, reste donc dans le couloir de la mort de l'Etat de Géorgie (sud).

Près de sept ans après son procès, des avocats avaient découvert qu'un des jurés l'ayant condamné avait des préjugés racistes.

"Après avoir étudié la Bible, j'en suis venu à me demander si les Noirs avaient une âme", leur avait dit Barney Gattie dans une déclaration sous serment.

Les défenseurs de Keith Tharpe avaient alors tenté de faire annuler sa condamnation, en essayant de prouver que le racisme avait joué "un rôle crucial" dans son procès. Mais ils avaient échoué à convaincre les tribunaux saisis.

Lundi, ils ont perdu leur dernier espoir: la Cour suprême, qui avait pourtant suspendu in extremis son exécution en septembre 2017, a refusé d'examiner le fond du dossier.

Le temple du droit américain n'a pas à se justifier quand il sélectionne ou rejette les recours qui lui sont adressés. Mais dans ce cas, la juge progressiste Sonia Sotomayor a expliqué que la Cour était liée par des questions de procédure.

Elle s'est toutefois alarmée de la prévalence de stéréotypes racistes dans le système judiciaire des Etats-Unis.

"Cela pourrait être tentant d'écarter le dossier Tharpe comme une exception, mais les préjugés raciaux sont un mal +familier et récurrent+ (...) qui se présente souvent de manière plus subtile qu'ici", a-t-elle estimé dans une déclaration écrite.

"Le travail d'élimination des préjugés raciaux dans l'administration de la justice est loin d'être terminé", a-t-elle ajouté.

La décision de la Cour "représente un énorme pas en arrière", a regretté l'avocate du condamné, Marcia Widder, en dénonçant "un affront à la justice et à la décence".

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