Plan du site

Abandon des poursuites contre un Américain après 43 ans de prison

dépêche de presse du 27 juin 2019 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Caroline du nord
Thèmes :
Charles Ray Finch
La justice américaine a abandonné les poursuites contre un octogénaire qui a passé 43 ans en prison pour un meurtre dont il s'est toujours dit innocent.

Charles Ray Finch, aujourd'hui âgé de 81 ans, a été libéré en mai après l'annulation de son procès suite à la découverte de manipulations commises par les policiers en charge de l'enquête.

Le 14 juin, un procureur a décidé qu'il était impossible d'organiser un nouveau procès, en l'absence des témoins de l'époque et a annulé la procédure.

Cet Afro-américain avait été condamné à la peine de mort en juillet 1976 en Caroline du Nord pour le meurtre d'un commerçant lors d'un braquage dans une station-service.

Cet État du sud-est ayant renoncé à appliquer la peine capitale, sa peine avait ensuite été commuée en rétention à perpétuité.

En 2002, une association d'étudiants en Droit qui traque les erreurs judiciaires avait repris l'enquête.

En interrogeant les acteurs et en épluchant le dossier, elle a réussi à prouver que la police avait manipulé les témoins lors de l'identification des suspects et menti sur des preuves balistiques de manière à l'incriminer.

La police avait notamment demandé à Charles Finch d'enfiler une veste assez longue - le vêtement du coupable - lors de son passage devant les témoins, sans demander aux autres personnes présentées de le faire.

En janvier une cour d'appel avait estimé que, si le jury avait eu connaissance de ces manipulations, il n'aurait sans doute pas condamné M. Finch, et avait annulé le verdict.

En mai, le vieil homme était sorti de prison en fauteuil roulant et avait pu retrouver sa famille.

Selon le centre d'information sur la peine de mort (DPIC), il s'agit du 166e condamné à mort exonéré aux États-Unis depuis le rétablissement de la peine capitale en 1973 et du 18e ayant passé plus de 25 ans derrière les barreaux.

«L'exonération de M. Finch illustre l'échec du système judiciaire à protéger les innocents dans les dossiers passibles de la peine de mort, et surtout les détenus de couleur», a commenté le directeur du DPIC, Robert Dunham dans un communiqué.
Partager…