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Primé à la Berlinale, l'Iranien Rasoulof sommé par Téhéran de se rendre en prison

dépêche de presse du 5 mars 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, primé samedi à Berlin, a été sommé de se présenter à la justice de son pays pour purger une peine d'un an de prison, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat. Il "a reçu (mercredi) un texto (le sommant) de se présenter (devant le juge de l'exécution des peines en vue de) commencer à purger" la sienne, a déclaré à l'AFP Me Nasser Zarafchan.

Le dernier film de M. Rasoulof, "There is No Evil", a reçu samedi soir l'Ours d'or à Berlin, en l'absence du cinéaste, condamné en 2019 à un an de prison et à deux ans d'interdiction de sortie de son pays.

Jugeant "sans valeur légale" une convocation envoyée par simple texto, Me Zarafchan a indiqué avoir conseillé à son client de ne pas y répondre pour l'instant, surtout au vu de la situation créée par le nouveau coronavirus en Iran.

"Avec la surpopulation carcérale (...) des instructions claires du pouvoir judiciaire ordonnent que soient données des permissions de sorties à des détenus et que les peines ne soient pas exécutées jusqu'à la fin de l'année" iranienne qui s'achève le 19 mars, a dit l'avocat à l'AFP.

L'Iran est frappé de plein fouet par le nouveau coronavirus. Avec 107 personnes ayant succombé à la maladie Covid-19, selon les derniers chiffres officiels, la République islamique est, avec l'Italie, un des pays où l'épidémie a fait le plus de morts après la Chine.

Selon Me Zarafchan, la condamnation de M. Rasoulof à un an de prison pour "propagande contre le système" politique de la République islamique en 2019 a été confirmée en appel depuis lors. Elle est "principalement" due au film "Un homme intègre" ("Lerd", soit "La Lie", en persan), qui avait valu à M. Rasoulof le prix "Un Certain regard" au festival de Cannes 2017.

Le réalisateur de 48 ans s'était fait confisquer son passeport quelques mois plus tard par les autorités de son pays.

Charge contre la corruption en Iran, "Un homme intègre" raconte l'histoire d'un homme à la vie simple qui tente de se battre contre les manœuvres malhonnêtes d'une compagnie privée poussant des villageois à vendre leurs biens.

"There is No Evil" traite de la peine de mort, vue par les bourreaux et par les familles des victimes. Selon le dernier rapport annuel d'Amnesty International sur la peine capitale, au moins 253 personnes ont été exécutées en Iran en 2018.

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