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Le Comité international olympique "choqué" par l'exécution du lutteur Navid Afkari

dépêche de presse du 12 septembre 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Le Comité international olympique (CIO) s'est dit "choqué" par l'exécution du lutteur iranien Navid Afkari, condamné à mort pour le meurtre d'un fonctionnaire lors d'"émeutes" en 2018, a réagi l'instance basée à Lausanne, dans un communiqué samedi.

"Il est profondément regrettable que les appels des athlètes du monde entier, et tout le travail en coulisses du CIO, avec le Comité national olympique iranien, la Fédération internationale de lutte et la Fédération iranienne de lutte, n'aient pas atteint leur objectif", a regretté le CIO, dont les "pensées vont à la famille et aux amis" du lutteur exécuté samedi. "L'exécution du lutteur iranien Navid Afkari est une nouvelle très triste", a déploré le CIO.

Tout en "respectant la souveraineté de la République islamique d'Iran", le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, en a personnellement appelé cette semaine au Guide suprême Ali Khamenei et au président de l'Iran Hassan Rohani dans des lettres, et "a demandé grâce pour Navid Afkari".

Selon l'Autorité judiciaire, Navid Afkari a été reconnu coupable d'"homicide volontaire" sur un fonctionnaire de la régie publique de l'eau à Chiraz (sud), poignardé le 2 août 2018. Comme plusieurs autres villes d'Iran, Chiraz avait été le théâtre ce jour-là de manifestations hostiles au pouvoir et dénonçant la situation économique et sociale du pays.

La sentence du "qesas", c'est-à-dire la "loi du talion", une peine de "rétribution", a été exécutée samedi matin dans une prison de Chiraz, a indiqué à la télévision étatique le procureur général de la province de Fars, Kazem Mousavi. La peine capitale a été appliquée "face à l'insistance de la famille de la victime", a-t-il ajouté.

Le verdict avait fait polémique et les soutiens avaient afflué en Iran comme à l'étranger après la publication d'informations à l'étranger affirmant que le lutteur de 27 ans avait été condamné sur la base d'aveux extorqués sous la torture. L'agence de l'Autorité judiciaire Mizan online avait démenti début septembre ces accusations.

Le président américain Donald Trump avait appelé l'Iran à "épargner" la vie d'une "grande star de la lutte (...) qui n'a fait que participer à une manifestation anti-gouvernement".
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