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Joe Biden veut mettre fin à la peine de mort

dépêche de presse du 21 novembre 2020 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
Alfred Bourgeois
WASHINGTON — Le président élu Joe Biden est contre la peine de mort et s'efforcera de mettre fin à son utilisation, a déclaré samedi son porte-parole. Pendant ce temps, le ministère de la Justice avait prévu trois autres exécutions fédérales avant son investiture du 20 janvier, dont deux peu de temps avant l'entrée en fonction du démocrate.

Le Bureau des prisons a procédé jeudi à la huitième exécution fédérale cette année, après une interruption de 17 ans, et il est probable que la pression augmente sur Joe Biden pour décider si son administration continuerait de planifier des exécutions une fois qu'il aura prêté serment. Des groupes de défense ont appelé le gouvernement Trump à suspendre toutes les exécutions jusqu'à ce que Joe Biden prenne le pouvoir.

M. Biden «s'oppose à la peine de mort maintenant et à l'avenir», a indiqué son attaché de presse TJ Ducklo. Il n'a pas précisé si les exécutions seraient interrompues immédiatement lorsqu'il entrera en fonction.

Les exécutions fédérales ont repris cette année malgré la pandémie de COVID-19 qui a tué plus de 250 000 personnes et fait rage dans les systèmes pénitentiaires du pays. Cette année, le ministère de la Justice a mis à mort plus de personnes qu'au cours du demi-siècle précédent, malgré le déclin du soutien de cette pratique auprès des démocrates et des républicains.

Dans une requête au tribunal, vendredi soir, le département a annoncé qu'il planifiait les exécutions d'Alfred Bourgeois pour le 11 décembre et de Cory Johnson et Dustin Higgs pour les 14 et 15 janvier. Deux autres exécutions étaient prévues cette année, dont la première femme depuis une soixantaine d'années. Mais jeudi, un juge fédéral a statué que l'exécution ne pouvait pas avoir lieu avant la fin de l'année.

Les procureurs affirment qu'Alfred Bourgeois a torturé, agressé sexuellement, puis battu à mort sa fille de 2 ans et demi.

Cory Johnson était l'un des trois revendeurs de crack condamnés pour une série de meurtres. Selon les procureurs, il a tué sept personnes dans le but d'étendre le territoire d'une organisation criminelle de Richmond, en Virginie et de faire taire les informateurs. Ses coaccusés, membres de la même organisation, sont également condamnés à mort.

Les avocats de M. Johnson plaident que leur client souffre d'un handicap mental, ce qui rendrait son exécution inconstitutionnelle. La Cour suprême a statué qu'il était illégal d'exécuter une personne dont l'intelligence est si faible qu'elle ne peut pas fonctionner dans la société.

«Aucun jury ou tribunal n'a écouté les preuves lors d'une audience pour décider s'il a une déficience intellectuelle», soutiennent ses avocats.

Dustin Higgs a été reconnu coupable d'avoir ordonné les meurtres de trois femmes en 1996 dans un centre fédéral de la faune près de Beltsville, au Maryland. Les procureurs affirment que M. Higgs et deux autres personnes ont kidnappé les femmes parce qu'elles avaient repoussé les avances de M. Higgs.

L'avocat de M. Higgs, Sean Nolan, a déclaré que son client n'avait tué personne, avait des avocats inefficaces et ne méritait pas la peine de mort. Le coaccusé de M. Higgs, qui, selon les procureurs, a commis les meurtres, n'a pas été condamné à mort. M. Nolan juge «arbitraire et inéquitable de punir M. Higgs plus sévèrement que la personne qui a commis les meurtres».

Les trois hommes sont Noirs, tout comme ceux qui ont été récemment exécutés. Une exécution à venir a été suspendue, en partie parce que les avocats du condamné à mort ont contracté la COVID-19.

Lorsque les exécutions ont repris cette année, les condamnés à mort choisis étaient tous blancs. Certains ont fait valoir que l'exécution des détenus blancs était d'abord un calcul politique dans un pays se faisant accuser d'avoir des préjugés raciaux dans son système de justice pénale.

Un rapport publié en septembre par le Centre d'information sur la peine de mort a révélé que les Noirs restent surreprésentés dans les couloirs de la mort. La base de données de l'organisation démontre que 25 des 55 condamnés à mort fédéraux (46 %) sont des Noirs, tandis qu'ils ne représentent qu'environ 13 % de la population américaine.
(Michael Balsamo)
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